Gaza: "Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu"

   Gaza: "Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu"

La médiation égyptienne semble marquer un point même si la trêve qui doit rentrer en vigueur ce jour n’a pas encore atteint le résultat escompté. Car le Hamas a rejeté l’offre de cessez-le-feu tandis que Tel-Aviv est favorable mais se réserve le droit de riposter en cas d'attaque.

"Un cessez-le-feu sans parvenir à un accord est exclu. En temps de guerre, on ne cesse pas le feu pour ensuite négocier", a déclaré Fawzi Barhoum à l'AFP. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, a elle aussi repoussé l’offre de Caire, la qualifiant de "reddition", et a haussé le teon d'"intensifier" sa lutte contre l’Etat Hébreux. Cependant, un porte-parole du Hamas a indiqué n'avoir jamais reçu les documents relatifs à la proposition de cessez-le-feu égyptienne.
 
Pour le cessez-le-feu, le Hamas réclame la fin des raids et l’arrêt du blocus institué depuis 2006, l’ouverture du post-frontalier de Rafah avec l’Egypte, la libération des prisonniers arrêtés de nouveau après avoir été relâchés dans le cadre de l'accord d'échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

Le plan égyptien

Avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, l’Egypte a révélé la feuille de route qu’elle se propose de soumettre aux belligérants. Elle prévoit un "arrêt total des hostilités aériennes, maritimes ou terrestres" et l'ouverture dans la foulée de négociations sur l'entrée des biens et des personnes dans l'enclave palestinienne sous blocus.
    
L'Egypte compte recevoir 48 heures après l'entrée en vigueur de la trêve deux délégations palestiniennes et israéliennes pour des discussions indirectes. Tôt ce matin, la Ligue Arabe a exhorté Israéliens et Palestiniens d’accepter cette proposition, saluée aussi par la Maison-Blanche. "J'espère (que cette proposition) permettra de rétablir le calme", a déclaré Barack Obama, qui a estimé qu'Israël avait le droit de se défendre contre des attaques "inexcusables" tout en décrivant les morts de civils palestiniens comme une "tragédie".

Son homologue palestinien Mahmoud Abbas s'est également réjoui de la démarche égyptienne et a appelé les parties à respecter le cessez-le-feu. Tout comme l'émissaire du Quartette pour le Proche-Orient, Tony Blair, a salué l'offre du Caire qui pourrait "arrêter la perte tragique de vies humaines".

Devant la mobilisation des forces terrestres israéliennes, Washington a mis en garde Tel-Aviv "parce que cela mettrait en danger davantage de civils", tout en répétant qu'Israël avait le "droit" et la "responsabilité" de protéger ses citoyens.

Si dans les jours qui viennent les deux protagonistes ne baissent pas les armes, le conflit gagnera les frontières de l’Etat Hébreu. Deux roquettes tirées depuis la Syrie et une depuis le Liban sont tombées lundi en Israël, dont deux sur le Golan, région occupée par Israël qui pas fait de victimes.

A l'extrême-sud d'Israël, trois roquettes lancées de Gaza se sont abattues tôt mardi matin sur le port d'Eilat et aux alentours, près de la frontière avec l'Egypte et la Jordanie, selon l'armée. Deux personnes ont été légèrement blessées.

L’opération "Bordure Protectrice" sur la bande de Gaza, est plus meurtrière que celle de 2012. 189 Palestiniens tués et près de 1300 blessés en une semaine.

Fleury-Venance Agou