Grève sauvage de la SNCFT: La Tunisie coule et l'Etat regarde ailleurs !

Grève sauvage de la SNCFT: La Tunisie coule et l'Etat regarde ailleurs !
 
 
 
On croyait tout naïvement qu'avec l'installation définitive d'un nouveau président et des élus du Parlement, nombre de dysfonctionnements qui pourrissaient au quotidien la vie du citoyen tunisien allaient être renvoyés aux calendes grecques. Mais, c'était sans compter avec les revendications salariales égoïstes et absurdes de certains syndicats qui n'ont pas fini de nous ligoter en nous jouant bien des tours.
 
En témoigne la grève sauvage actuelle, et sans préavis, observée depuis jeudi par les contrôleurs et conducteurs de trains de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens. Une suspension du trafic ferroviaire qui a pris ce matin une grande partie des citoyens au dépourvu. 
 
Une foule de citoyens désemparés ne sachant plus à quel saint se vouer, des scènes de course pour héler les rares taxis vides, des étudiants et élèves presque en larmes, des travailleurs marchant des kilomètres pour se rendre au boulot, des citoyens en colère lâchant de gros mots et autres noms d'oiseaux...c'est le triste et insupportable spectacle qui régnait ce matin dans les grandes artères de Tunis et sa banlieue. Un spectacle que nombre de syndicats nous ont désormais habitués depuis un certain temps. Chose encore plus grave, certains citoyens ont dû passer toute la soirée dans les stations de train, n'ayant aucune autre possibilité de déplacement.
 
Même le secretaire général du syndicat de base, Mohamed Saidi, n'a pas cautionné cette grève ouverte qu'il qualifie d'illégale, tandis que le secrétaire général-adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail, Sami Tahri, a qualifié cette grève ouverte de sauvage et d'arbitraire et appelle les grévistes à reprendre leur travail et à tenir compte des intérêts des citoyens, assurant que les structures qui ont appelé à cette grève seront auditionnées et que la centrale syndicale prendra des mesures disciplinaires à leur encontre.  
 
Il est inacceptable que, quatre ans presque après la révolution, les grèves sauvages (mêlées à l'indiscipline et l'incivisme) continuent de sévir dans l'impunité la plus totale. Sinon comment expliquer qu'une société comme la SNCFT puisse se permette, au nom de la liberté, de fouler au pied les règles les plus élémentaires du syndicalisme, en causant une paralysie quasi générale dans la capitale, paralysie qui a de grandes répercussions sur une économie qui peine déjà à sortir la tête hors de l'eau. 
 
Le plus curieux, le plus étonnant reste cette passivité déconcertante de l'Etat qui voit la maison Tunisie prendre feu sans même lever le petit doigt pour intervenir et tenter de circonscrire le feu. On a vu le même cas avec des sociétés étrangères qui ont fini par en avoir ras-le-bol en pliant bagages. Que dire de la société Petrofac qui a toujours dû mal à travailler dans les règles à cause de certains ecervelés qui bloquent le travail à la moindre revendication qui, souvent, n'a rien à avoir avec cette société.
 
Il est temps que les autorités tapent sur la table en mobilisant tout un arsénal juridique et pénal afin de punir certains dépassements qui ne font qu'enfoncer encore plus la Tunisie dans les abysses de la récession. Pourquoi ne pas taper même fort en instituant une sorte de "patriot act", version sécurité économique.Un décret de loi (genre taskhir) qui obligerait par exemple les salariés à travailler. Même contre leur gré. Il en va de la survie de tout un pays. De tout un peuple !
O.D.