JES 2023 : Mongi Boughzala préconise une transition graduelle vers une fiscalité universelle

« Les coûts de formalité et l’organisation des marchés », tel était le thème de la 3ème session de la 37ème édition des Journées de l’Entreprise (JES 2023) organisée par l’IACE du 7 au 9 décembre à Sousse.

Lors de son intervention via une vidéo projetée, l’économiste et ancien doyen de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de Tunis (Fsegt), Mongi Boughzala, est revenu sur la complexité du secteur informel en Tunisie et a présenté quelques recommandations.

Ainsi, il a reconnu le manque des données précises sur l’économie informelle en Tunisie. En se référant à la dernière enquête réalisée par l’Institut national de la statistique (INS) en 2020, Mongi Boughzala a précisé que les résultats de cette enquête ont fait ressortir qu’environ 48% des emplois en Tunisie sont considérés comme informels. Ces données partielles ont mis en évidence, selon ses dires, l’ampleur significative de ce secteur. En effet, il a évoqué la complexité de définir l’informel sur le plan statistique.

Face à cette situation, notre interlocuteur a plaidé pour une approche nuancée envers les différents acteurs de l’économie informelle, et ce, en identifiant trois catégories distinctes. Il s’agit des riches pratiquant souvent l’évasion fiscale, des acteurs intermédiaires capables de contribuer fiscalement, et de la majorité des individus défavorisés nécessitant une approche de développement plus que de taxation.

Par ailleurs, M. Boughzala a préconisé une transition graduelle vers une fiscalité universelle qui encourage, d’après lui, les acteurs les plus aisés à contribuer davantage, en misant sur le développement des plus défavorisés.

Au final, le professeur a recommandé une compréhension nuancée et à des stratégies adaptées visant à aborder la réalité complexe de ce secteur et son évolution constante. Ce qui nécessite, selon ses propos, des réflexions approfondies sur les défis et les opportunités inhérents au fléau de l’informel.

Imen Zine

Crédit photo: IACE