Kaïs Saïed et Hichem Mechichi choisissent des laudateurs et non des contradicteurs

  Kaïs Saïed et Hichem Mechichi choisissent des laudateurs et non des contradicteurs

Le président de la République Kaïs Saïed et le chef du gouvernement Hichem Mechichi ont choisi ce mercredi de s’adresser à un aréopage de personnalités pour leur parler du même sujet, le remaniement ministériel auquel a procédé le second mais que le premier a rejeté en invoquant des violations de la Constitution.

Le chef de l’Etat a invité des députés pour leur parler de ses reproches alors que le locataire de la Kasbah a réuni des professeurs de droit pour écouter leurs avis sur le contentieux qui l’oppose au président de République.

Mais malgré les divergences manifestes entre les deux hommes, ils ont été d’accord sur une chose, chacun a choisi ses interlocuteurs parmi les laudateurs et non les contradicteurs. Pas l’ombre d’une voix discordante, ni pour l’un ni pour l’autre.

Ainsi Kaïs Saïed n’a pas invité des représentants de partis ou de blocs parlementaires dûment accrédités mais des députés intuitu-personae. Sur les onze députés triés sur le volet, on trouve six membres du bloc démocratique (Le Courant démocrate et le Mouvement Echâab : Samia Abbou, Zouhair Meghzaoui, Heikal Mekki, Mohamed Ammar, Nabil Hajji et Hichem Ajbouni) et deux députés du bloc de Tahya Tounés (Mustapha Ben Ahmed, Marouene Felfel).

Les trois autres sont en rupture de ban avec les partis sur les listes desquels ils ont été élus, à savoir Samir Dilou et Naoufel Jemmali d’Ennahdha, et Hatem Mliki élu sur les listes du parti Qalb Tounes.

Pour sa part, Hichem Mechichi a invité, également onze professeurs de droit à savoir Iyadh Ben Achour, Neïla Chaabane, Kamel Ben Massoud, Ridha Ben Hammed, Haikel Ben Mahfoudh, Farhat Horchani, Slim Laghmani, Montassar Wardi, Khalil Fendri et Bouthaina Rekik et Salwa Hamrouni, (présidente de l’Association tunisienne de droit constitutionnel).

Ce choix ne peut être neutre, car on a remarqué que des sommités en droit constitutionnel ont été exclues. Parmi lesquelles on peut citer, le professeur Amine Mahfoudh qui a pris une position originale proche de celle défendue par le président de la République.

Une autre experte de premier plan a été également écartée. Il s’agit de Mouna Kraiem docteure en droit et présidente de l’Association tunisienne de droit constitutionnel comparé et droit international.

Si on veut faire œuvre utile, on ne choisit pas ses laudateurs mais plutôt ses contradicteurs, car c’est cela qui enrichit le débat.

RBR

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