"La couche d’ozone est sur la voie de la guérison mais il faut rester vigilant", selon l'ONU

"La couche d’ozone est sur la voie de la guérison mais il faut rester vigilant", selon l'ONU

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est félicité que la couche d’ozone soit sur la voie de la guérison mais a souligné qu’il fallait rester vigilant sur les menaces qui pèsent toujours sur elle.

« Comme nous concentrons, à juste titre, nos énergies sur la lutte contre les changements climatiques, nous devons veiller à ne pas négliger la couche d’ozone et rester vigilants face à la menace que représente l’utilisation illégale des gaz qui appauvrissent la couche d’ozone », a déclaré le chef de l’ONU dans un message.

Selon lui, la détection récente d’émissions d’un gaz de ce type, le CFC-11, « nous rappelle que nous devons maintenir en place les systèmes de surveillance et de signalement, améliorer la réglementation et renforcer son application ».

Le Protocole de Montréal, entré en vigueur en 1989, a conduit à l'élimination de 99% des produits chimiques qui appauvrissent la couche d'ozone, autrefois présents dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et de nombreux autres produits.

La majorité de l'ozone naturel se trouve en altitude, dans une région de l'atmosphère nommée la stratosphère, entre 10 et 40 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre et forme ce que l'on appelle la couche d'ozone. Cet ozone stratosphérique absorbe fortement certains rayons ultraviolets du soleil, protégeant ainsi les organismes de la planète contre certaines radiations nocives pour la santé et la vie sur la Terre.

La dernière évaluation scientifique de l'appauvrissement de la couche d'ozone, réalisée en 2018, démontre que certaines parties de la couche d'ozone se sont rétablies à un rythme de 1 à 3% par décennie depuis 2000. Aux taux prévus, l'ozone de l'hémisphère Nord et des latitudes moyennes guérira complètement d'ici les années 2030. L'hémisphère sud suivra dans les années 2050 et les régions polaires d'ici 2060.

Les efforts de protection de la couche d'ozone ont également contribué à la lutte contre le changement climatique en évitant les émissions d'environ 135 milliards de tonnes d'équivalent en dioxyde de carbone entre 1990 et 2010.

La semaine prochaine, le siège de l’ONU à New York accueillera le Sommet sur l’action pour le climat, dont l’objectif est d’accroître la mobilisation de la communauté internationale dans la lutte contre l’urgence climatique.

« Alors que nous nous préparons pour cette réunion déterminante, nous devons garder le Protocole de Montréal à l’esprit car il est à la fois un exemple inspirant de la façon dont l’humanité est capable d’agir de concert pour relever un défi mondial et un instrument clé pour faire face à la crise climatique de notre époque. Dans le cadre de ce traité international, les nations se sont employées, pendant 32 ans, à réduire le recours aux produits chimiques qui appauvrissent la couche d’ozone, abondamment utilisés dans l’industrie du froid. En conséquence, la couche d’ozone, qui protège des effets nocifs des rayons ultraviolets du soleil, est en voie de guérison », s’est félicité le Secrétaire général.

Le Protocole de Montréal est un instrument clé pour faire face à la crise climatique - António Guterres

Selon lui, le Protocole de Montréal peut avoir une incidence tout aussi importante sur les changements climatiques grâce à son Amendement de Kigali ciblant les hydrofluorocarbures, ces puissants gaz qui contribuent au réchauffement climatique et sont encore utilisés comme frigorigènes. Leur élimination pourrait réduire de jusqu’à 0,4 °C le réchauffement de la planète en ce siècle. L’industrie crée de nouveaux appareils pour remplacer les hydrofluorocarbures et il est tout aussi essentiel d’améliorer le rendement énergétique de ces appareils afin de réduire leur impact sur le climat.

« Le Protocole de Montréal a été une réussite en raison du soutien unanime qu’il a reçu à l’échelle mondiale. Je félicite les 81 Nations qui ont ratifié l’Amendement de Kigali et encourage toutes les autres à faire de même », a dit M. Guterres.

« Il est impératif que tous les pays mettent au point des plans d’action nationaux pour le secteur du froid, afin de produire des systèmes frigorifiques qui soient à la fois efficaces et durables et permettent d’assurer des services vitaux, comme la conservation sûre des vaccins et des produits alimentaires. À cette fin, l’industrie doit prendre des mesures concrètes et renforcées. Ce projet ne pourra devenir réalité sans que les grandes entreprises mondiales ne prennent l’initiative dans ce sens », a-t-il ajouté.

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