La liberté de la presse est menacée, selon le SNJT et la HAICA

La liberté de la presse est menacée, selon le SNJT et la HAICA

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) Neji Bghouri a déclaré vendredi que des Instances constitutionnelles et des organisations internationales et plusieurs organisations nationales sont unanimes à considérer que la liberté de la presse et d’expression recule en Tunisie et que de réelles menaces pèsent sur cet acquis.

S’exprimant en conférence de presse à Tunis, Bghouri a déploré l’éparpillement des législations régissant le secteur et l’élaboration de projets de loi sans consulter les parties concernées (journalistes, instance d’accès à l’information et société civile). Il a cité le projet de loi sur l’audiovisuel et celui relatif à la protection des données personnelles, qu’il qualifie de liberticide dans la mesure où il fera voler en éclats la loi d’accès à l’information.

Ces projets de loi reflètent la politique de « la fuite en avant » adoptée par le gouvernement pour avoir la mainmise sur le secteur, a-t-il regretté.

Le président du syndicat a appelé les journalistes à faire face aux tentatives visant à porter atteinte à la liberté de la presse et d’expression qui constitue un des principaux acquis de la révolution du 14 janvier 2011. Il a mis en garde contre les dangers qui menacent sérieusement le secteur en cette conjoncture délicate que vit le pays.

De son côté, le président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) Nouri Lajmi a fait observer que le projet de loi relatif à l’audiovisuel proposé par le gouvernement attente à l’indépendance financière et administrative de l’instance dans la mesure où il ne consacre pas clairement le principe d’indépendance.

Sur un autre plan, Nouri Lajmi a souligné le besoin d’un fonds de soutien au profit des médias associatifs eu égard à leur rôle dans l’instauration d’une information de proximité traduisant les préoccupations des citoyens dans les différentes régions.

Il a, également, mis en avant le rôle dévolu aux instances de régulation en matière de consécration du processus démocratique à travers le contrôle de la couverture des campagnes électorales et la garantie des principes de transparence et d’égalité, loin des discours d’incitation à la violence.

Le président de l’Instance d’accès à l’information Imed Hazgui a, pour sa part, estimé que la version du projet de loi sur la protection des données personnelles soumise au parlement met en péril le droit d’accès à l’information énoncé dans l’article 32 de la Constitution.

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