La planète du chaos

La planète du chaos
 
 
Finalement le bureau sortant de la Fédération Tunisienne de Football a triomphé des décisions du tribunal administratif et du Comité national d’arbitrage sportif (CNAS) appelant à suspendre l’Assemblée générale élective. Les travaux viennent de démarrer.
 
L’argument du bureau sortant est, dit-il, l’appui de la CAF et de la FIFA. Wadii Jari, cité par la TAP, précisait hier que « la fédération avait reçu des assurances de la part de la Fifa qui reconnaissait la régularité des mesures prises pour l’organisation des élections ».
 
Indépendamment des enjeux et des conflits concernant  les parties du football tunisien, il est grave que les différends aillent jusqu’à l’opposition entre une autorité nationale tunisienne, le tribunal administratif, et une partie étrangère, la FIFA, concernant une affaire tunisienne, même s’il est d’usage que la FIFA intervient dans la régulation du football à l’échelle internationale.
 
Il est plus grave encore que le conflit mette aux prises une partie tunisienne officielle, le tribunal administratif encore, et une autre étrangère n’ayant aucun caractère officiel. Rappelons-le, il ne s'agit que d’une association de droit suisse.
 
Et ce n’est plus une question de football ; il s’agit dorénavant d’une question de souveraineté, celle de la suprématie d’une association sur une instance officielle faisant partie de l’Etat tunisien. C’est aussi celle de la vision étriquée, égoïste et affairée de certains qui sont prêts à troquer le droit d’un tribunal contre les désirs d’associations !
 
A l’évidence rien ne va plus. Disons-le franchement, c’est le chaos fruit pourri de l’irresponsabilité, de l’absence de capacité de discernement et du sens de la mesure. Si l’on se contrebalance d’une décision de justice, quelles décisions respecteriez-vous dans le futur? Les règles d’un match de foot pour que le pays se tienne droit ?
 
Une fois de plus les démons du corporatisme menacent ! S’il est de l’essence même de la démocratie de déléguer, de réguler et d’autoréguler pour contenir le tout-Etat, il est tout aussi essentiel de voir plus grand que la corporation. L’on a la preuve aujourd’hui, en football et ailleurs, que les cercles fermés sont un danger pour le pays. 
 
Comme la justice n’est pas uniquement l’affaire des juges, la médecine des médecins, l’enseignement des instituteurs…le football, non plus n’est pas uniquement l’affaire de ceux qui se disent amoureux des sports. Le football est une chose si grave qu’il ne faut pas la leur laisser.
 
Mohamed Chelbi
 

Votre commentaire