La rencontre entre Béji Caid Essebsi et Noureddine Tabboubi pourrait décider du sort du gouvernement

La rencontre entre Béji Caid Essebsi et Noureddine Tabboubi pourrait  décider du sort du gouvernement

Aujourd’hui le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Tabboubi va rencontrer le président de la république Béji Caid Essebsi. Il va lui dire les quatre vérités sur la situation générale dans le pays et lui faire part de l’inquiétude de la centrale syndicale face à la montée de la grogne sociale et l’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes du peuple. Ses dernières déclarations concernant « l'impératif de désigner de nouvelles compétences au sein du gouvernement pour mettre fin au démantèlement des structures de l’Etat et réaliser un meilleur rapprochement de vues entre les différentes parties » ont sonné comme un avertissement au chef du gouvernement Youssef Chahed qui peine à trouver des solutions pour le pays.  Certains ministres sont loin de faire le poids face aux difficultés quotidiennes des Tunisiens. Tout comme d’autres hauts responsables à la tête des entreprises publiques.

L’UGTT est l’un des signataires du « Document de Carthage » et contrairement à certains partis politiques qui ont claqué la porte, elle est restée attachée à ce fameux « pacte », tout en apportant un soutien critique au gouvernement. Ses dirigeants et son secrétaire général notamment, n’hésitent pas à élever la voix pour pointer du doigt la mauvaise gestion de certains dossiers et à tirer la sonnette d’alarme face au péril qui guette le pays. Tabboubi dont on dit qu’il est pratiquement le seul soutien de Youssef Chahed avec qui il a signé un accord en dix points, l’appelle à prendre « en considération l’intérêt supérieur du pays, à travers l’élaboration d’un plan d’action sur les différents domaines ».

De là à dire que la centrale syndicale a retiré son soutien à Chahed, il n’y a qu’un pas que beaucoup ont déjà franchi. Le chef du gouvernement qui se trouve esseulé, sans soutien clair et franc de la part des deux grands partis notamment peine à imposer sa volonté à certains ministres bien épaulés, malgré leur incompétence avérée. Le dernier remaniement opéré début septembre 2017 a touché 13 départements dont certains ont été créés spécialement pour des candidats précis et pour satisfaire quleques parties et partis. Sans se hasarder à citer des noms, beaucoup de ministres et sectaires d’états n’ont rien prouvé, ou presque, depuis leur nomination.

La rencontre au « sommet » entre Béji Caid Essebsi et Noureddine Tabboubi pourrait décider du sort de certains membres du gouvernement. Car, indépendamment du soutien dont bénéficient « les ministres indéboulonnables », l’intérêt du pays doit absolument primer. Le « blacklistage » de la Tunisie n’est en fait que la résultante d’un manque de coordination entre les différents départements voire d’une absence de vision de la part du gouvernement.

Faut-il rappeler que quelques jours après l’appel de Tabboubi au remplacement du gouverneur de la Banque centrale Chedly Ayari, ce dernier a été débarqué ?

B.O

Votre commentaire