La solution au conflit israélo-palestinien ne peut être que politique (ONU)

La solution au conflit israélo-palestinien ne peut être que politique (ONU)

L’envoyé de l’ONU pour le Moyen-Orient a souligné jeudi devant le Conseil de sécurité que l’aide économique et humanitaire apportée aux Palestiniens ne suffira pas, à elle seule, à résoudre le conflit. « (Le conflit) requiert des solutions politiques », a rappelé Nickolay Mladenov, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

Pour lui, les derniers événements dans la région ne peuvent être dissociés du contexte élargi du conflit : la poursuite par Israël de l'occupation militaire du territoire palestinien et de la colonisation, la mainmise du Hamas sur Gaza et la poursuite de son activité militante ; la menace persistante de la guerre ; les actions unilatérales qui sapent les efforts de paix et les sérieux défis à la viabilité financière de l’Autorité palestinienne. « Tous ces développements réduisent collectivement les perspectives d’une solution à deux Etats », a déploré le Coordonnateur spécial.

L’UNRWA, l’Office des Nations Unies de travaux et de secours pour les réfugiés de Palestine, continue par ailleurs de faire face à des défis financiers importants. L’agence onusienne, privée d’un important financement des Etats-Unis, fonctionne désormais avec un déficit prévu de 211 millions de dollars sur un budget annuel de 1,2 milliard de dollars et est confrontée à de graves problèmes de trésorerie.

« Cela pourrait avoir un impact sur les opérations, y compris la capacité de l’UNRWA à maintenir une aide alimentaire à plus d’un million de réfugiés de Palestine à Gaza », a alerté M. Mladenov qui a invité les Etats membres à poursuivre leur soutien à l’agence onusienne lors de la conférence annuelle des donateurs qui se tiendra le 25 juin à New York.
 

Dans sa résolution 2334 adoptée en 2016), le Conseil de sécurité appelle les parties au conflit israélo-palestinien à s'abstenir de tout acte de provocation, incitation et rhétorique inflammatoire. « Malheureusement, de telles actions ont continué », aussi bien côté palestinien qu’israélien, a déploré M. Mladenov.
 

Un programme d'emploi temporaires à Gaza
 

A Gaza, les Nations Unies ont enregistré des progrès dans la création d’emplois pour les hommes et les femmes de l’enclave palestinienne. Le programme d’emplois temporaires mis en place par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNRWA, avec l’aide de la Suisse et du Qatar, a permis à plus de 7.500 Gazaouis de travailler. 2.500 emplois supplémentaires pourraient être créés.
 

« Néanmoins, (…) les tendances négatives continuent de masquer les évolutions positives », a nuancé M. Mladenov, soulignant que la situation politique, sécuritaire et humanitaire à Gaza demeure préoccupante. L’Autorité palestinienne n’y a toujours pas rétabli son autorité, les terminaux d’entrée d’Erez et de Kerem Shalom restent temporairement fermés, et les Gazaouis ont vu leur zone de pêche réduite par Israël.

L’envoyé onusien estime que Gaza reste dans une situation « périlleuse » et n’est pas à l’abri d’une nouvelle escalade de violences. Il a condamné les attaques visant des civils palestiniens et israéliens. « Il est tragique et inacceptable que des personnes continuent d'être tuées et blessées inutilement pendant les manifestations, par des tirs de roquette ou d'autres actes hostiles », a dit M. Mladenov. « Le lancement de roquettes et de mortiers envers les populations civiles israéliennes est interdit par le droit international humanitaire et le Hamas et le Jihad islamique palestinien doivent cesser immédiatement cette pratique », a-t-il ajouté.
 

« À Gaza, nos efforts se poursuivent pour tenter de désamorcer la situation et pour fournir un semblant d’espoir à la population », a dit le Coordonnateur spécial. « Mais l’avenir de Gaza dépendra de la capacité des dirigeants à faire preuve de volonté politique pour trouver des solutions concrètes et durables à cette crise ».

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