La vaccination à 70% est essentielle pour contrer Omicron, selon l’OMS    

La vaccination à 70% est essentielle pour contrer Omicron, selon l’OMS    

 Alors que le variant Omicron de la Covid-19 continue de se propager dans le monde, l'agence des Nations Unies pour la santé a déclaré mardi qu'il était crucial de faire davantage pour aider tous les pays à recevoir le plus rapidement possible les vaccins contre le coronavirus qui peuvent sauver la vie.

Cette évolution intervient alors qu'un épidémiologiste de haut niveau de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a réitéré le message de l'agence selon lequel les pays ne pourraient pas se sortir de la pandémie « à coup de doses de rappel », alors que le variant Omicron se transmet de manière aussi « intense », tout comme le variant Delta.

« Dans le contexte d'un brassage social intense, d'un recours limité à des mesures de santé publique éprouvées, d'une couverture vaccinale limitée à l'échelle mondiale... ce sont là des conditions qui permettront à n'importe quel variant, à n'importe quel virus, de prospérer », a déclaré la Dre Maria Van Kerkhove à la radio BBC, ajoutant « Omicron profite de cela, et Delta aussi ».

Omicron moins sévère que Delta ?  

De nouvelles données semblent confirmer que le variant Omicron entraîne des formes moins sévères du nouveau coronavirus que la souche Delta, a déclaré mardi un responsable de l'OMS.

Ces symptômes moins sévères que les souches précédentes seraient liés au fait que le variant Omicron semble plus susceptible d’infecter les voies respiratoires supérieures (du nez à la gorge) que les poumons, a expliqué le Dr Abdi Mahamud, à la tête d’une équipe travaillant sur la gestion de la pandémie de Covid-19 au sein de l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU. 

« Nous avons de plus en plus d’études qui suggèrent qu’Omicron infecte la partie haute des voies respiratoires, à la différence des autres souches, qui pouvaient provoquer de graves pneumonies », a-t-il affirmé lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, soulignant qu’il pourrait s’agir d’une « bonne nouvelle » sur le front du combat contre la Covid-19.

A ce sujet, l’épidémiologiste de l’OMS a rappelé que dans la ville de Londres, qui a été « très durement touchée » par l’explosion du nombre d’infections, les taux d’hospitalisation sont aujourd’hui inférieurs de plus de 20% à ce qu’ils étaient en 2020, avant que les vaccins ne soient disponibles. 

Toutefois, le variant Omicron se caractérisant par une très forte contagiosité, il va devenir majoritaire dans les contaminations dans la plupart des zones où il ne l’est pas encore dans les semaines à venir, a-t-il ajouté. 

Une menace pour les pays aux taux de couverture vaccinale faible

D’une manière générale, les données disponibles ne sont pas encore suffisantes pour dire si le variant Omicron est moins grave que les autres souches de coronavirus. 

D’autant que d’autres données semblent indiquer que le variant Omicron affecterait également les poumons. Il pourrait ainsi provoquer une pneumonie grave, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour prouver de tels résultats.  

Une façon pour l’OMS de rappeler que ce variant pourrait donc constituer une réelle menace pour les pays dans lesquels le taux de couverture vaccinale reste faible. 

« Le message principal est donc le suivant : si vous êtes vacciné, vous êtes protégé, mais si vous êtes vulnérable ou si vous n’avez pas été vacciné, cet Omicron, aussi léger qu’il puisse être pour d’autres, pourrait vous frapper très durement », a expliqué le Dr Mahamud. 

« Donc, la vaccination (est) très importante », a insisté le Dr Mahamud, relevant qu’il est crucial de faire davantage pour aider tous les pays à recevoir le plus rapidement possible les vaccins contre la Covid-19 qui peuvent leur sauver la vie.

La vaccination pour canaliser l’émergence de nouveaux variants 

« Le défi n’a pas été le vaccin, mais la vaccination des populations les plus vulnérables », a-t-il fait remarquer, avant d’exhorter davantage de pays à faire pression pour atteindre une couverture vaccinale de 70% dès que possible.

Sans ce niveau de protection vaccinale, le virus « se réplique dans un environnement surpeuplé, non ventilé et non vacciné », a poursuivi le Dr Mahamud, décrivant ce type d’environnement comme un lieu idéal pour une mutation du nouveau coronavirus. 

Selon un décompte établi la semaine dernière par l’OMS, 128 pays ont déclaré avoir identifié Omicron. La semaine dernière également, l’OMS avait indiqué que le risque lié au variant Omicron dans le monde restait « très élevé ». 

« Le risque global lié au nouveau variant préoccupant Omicron reste très élevé», avait noté l’OMS dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire, en dépit de données préliminaires suggérant un moindre risque d’hospitalisation lié à Omicron.

« Des preuves fiables montrent que le variant Omicron possède un avantage de croissance par rapport au variant Delta avec un rythme de doublement de deux à trois jours », a signalé l’OMS.

Le « flurone », un mélange du coronavirus et de la grippe

Lors de la conférence de presse au Palais des Nations mardi, l’OMS a par ailleurs noté qu’il existait un risque de co-infection par le virus de la grippe et le coronavirus SARS-CoV-2. Pour autant, les virus de la grippe et de Covid-19 ou les cas de « flurone » (personnes atteintes des deux maladies en même temps) n’augmentent pas le risque que le coronavirus évolue vers des variants plus dangereux, a relativisé l’expert de l’OMS. 

« Ce sont des virus d’espèces complètement différentes qui utilisent des récepteurs différents pour infecter et il n’y a pas beaucoup d’interaction entre eux », a déclaré l’épidémiologiste de l’OMS. Selon les médias, Israël et l’Espagne ont détecté des premiers cas de flurone. 

Pour l’OMS, les mutations du coronavirus SRAS-CoV-2 ont tendance à se produire surtout chez les personnes non vaccinées, où l’agent pathogène est plus susceptible de se répliquer. 

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