Le fils de Jilani Dabboussi fera la lumière sur « la séquestration et la mort de son père »

Le fils de Jilani Dabboussi fera la lumière sur « la séquestration et la mort de son père »

 

Sami Dabboussi, le fils de feu docteur Jilani Dabboussi, donnera la semaine prochaine une conférence de presse en France pour faire la lumière sur les développements de l’affaire qu’il avait portée devant la justice française contre l’ancien président Moncef Marzouki et deux dirigeants du Mouvement Ennahdha, Noureddine B’hiri (ministre de la Justice sous la Troïka) et Abdellatif Mekki (ministre de la santé sous la Troïka) pour séquestration et torture de son père jusqu’à la mort.

Jilani Dabboussi était homme d’affaires et député sous le régime du président Zine el Abdidine Ben Ali. Il a été arrêté le 27 octobre 2011 pour suspicion de corruption et abus de pouvoir.

Décédé dans la prison en raison de la dégradation de son état de santé, Jilani Dabboussi a été incarcéré dans la prison pendant deux ans sans pour autant comparaitre devant la justice, a expliqué mardi son fils à l’agence TAP.

« Bien qu’il soit disculpé des accusations qui lui sont portées, Jilani Dabboussi n’a pas été libéré », a-t-il regretté.

Selon Sami Dabboussi, cette affaire vise à exécuter un mandat d’amener international contre Marzouki, B’hiri et Mekki pour séquestration et torture de son père jusqu’à la mort.

En réaction à ces accusations, le président du bloc parlementaire du Mouvement Ennahdha, Noureddine B’hiri, avait affirmé que ces accusations ne sont qu’une campagne tendancieuse et calomnieuse orchestrée contre sa personne et le Mouvement Ennahdha.

« Cette campagne ne va pas s’arrêter, même si l’affaire en question a été tranchée », avait-t-il estimé.

D’après B’hiri, Jilani Dabboussi avait été arrêté, alors que le président de la République actuel Béji Caïd Essebsi était alors chef du gouvernement et Lazhar Karoui Chebbi ministre de la Justice.

Dabboussi avait été arrêté pour corruption financière et spoliation des biens d’autrui, avait-t-il rappelé, faisant remarquer que « c’était bien le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis en charge du dossier qui avait ordonné son arrestation pour le besoin de l’enquête ».

B’hiri avait affirmé qu’il n’a aucun rapport avec l’arrestation de Dabboussi. L’ancien ministre de la santé, Abdellatif Mekki et l’ancien président de la République, Mohamed Moncef Marzouki n’ont non plus aucun rapport avec cette arrestation. Aucun membre du gouvernement de la Troïka n’était impliqué dans cette affaire, avait-il souligné.

B’hiri avait rappelé avoir quitté le ministère de la Justice et Abdellatif Mekki le ministère de la santé, alors que Jilani Dabboussi était encore dans la prison.

Selon Abdelmajid Abdelli, expert en droit international, il est impossible d’intenter une action judiciaire de ce genre même s’il existe un accord de coopération judiciaire entre la Tunisie et la France.

« La justice tunisienne est indépendante du système judiciaire français. De surcroit, les termes de l’accord de coopération judiciaire entre les deux pays n’englobent pas de tels cas », a-t-il ajouté.

Tout plaignant ne peut avoir recours à la justice internationale qu’en cas d’épuisement de toutes les voies juridiques dans son pays, même s’il bénéfice de la double nationalité, a-t-il poursuivi. Jilani Dabboussi bénéficie de la double nationalité (tunisienne et française).

Votre commentaire