Le sophisme de Salem Labiadh ou la science au service de la misogynie et de l’homophobie

 Le sophisme de Salem Labiadh ou la science au service de la misogynie et de l’homophobie

 

Quelle mouche a piqué le député du mouvement al-Chaab Salem Labiadh, pourtant sociologue de formation de faire un sophisme tout ce qu’il y a de totalement misogyne lors de la discussion du projet de loi sur les violences faites aux femmes. Si le renforcement des droits de la femme conduit à la dévirilisation des hommes, cela ne peut amener qu’à l’homosexualité. Donc donner plus de droits à la femme donne forcément des hommes efféminés et forcément fait prospérer l’homosexualité féminine et masculine, d’où son indispensable légalisation.

Cela l’ancien ministre de l’Education de la Troïka restée plus de neuf mois dans ses fonctions après avoir démissionné de son poste suite à l’assassinat de son ami Mohamed Brahmi, un record, le dit sans froid dans les yeux. Fort de sa trouvaille, il en fait un argument pour attaquer la loi sur les violences faites aux femmes.

Pour tout résumer et ce qu’il ne dit pas ou n’ose pas le dire, c’est que du moment qu’on donne plus de droits aux femmes, elles se font davantage battre, tout en générant une société dépravée où pédérastes et lesbiennes seront légion. En trois mots comme en cent, le féminisme conduit à l’homosexualité en passant par la violence faite aux femmes. Il ne reste pas au diplômé des sciences humaines et professeur de sociologie à l’université que de nous sortir une thèse bien ficelée sur la question de quoi refroidir les meilleures bonnes volontés qui ont depuis plus de trois quarts de siècle fait de la cause des femmes une cause d’égalité et d’équité entre les genres humains.

Salem Labiadh semble mettre ses idées saugrenues au service d’une vision étriquée, tronquée, complètement surannée et rétrograde du monde. Est-il nécessaire qu’il couvre sa misogynie par l’habit de la science ou qu’il fasse de son homophobie un raisonnement destiné à fermer les yeux sur les violences faites aux femmes.

Si on se complait dans le discours obsolète qu’il tient, on se retrouve à encourager la violence contre les femmes car elle va nous donner des hommes virils, tellement virils qu’on leur confie, sans demander son reste le sort de la société débarrassée de ses scories.

Victor Hugo disait : « Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme ».

A l’évidence Salem Labiadh ne se reconnaît pas dans cette citation qui bien qu’elle date de plus d’un siècle reste toujours d’actualité.

En dernière analyse inversons les termes du sophisme, violenter les hommes conduirait à rendre les femmes plus viriles ce qui donnerait une société masculinisée à l’extrême, et  conduirait  donc à développer l’homosexualité. Donc de Hadj Moussa on passe à Moussa el-Hadj.

Mais l’honorable député n’ose pas aller dans cette voie, car si la misogynie est tolérable le mépris de l’homme ne l’est guère. Mais l’homophobie l’est tout autant.

Drôle de pays où nous sommes et drôle d'hommes qui osent se qualifier de politiques.

RBR

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