« Le vrai faux divorce » entre Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi

« Le vrai faux divorce » entre Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi

L’interview du président de la république Béji Caid Essebsi accordée à la chaine El Hiwar Ettounisi dans la soirée de lundi 24 septembre, a été largement commentée dans les médias étrangers. Deux points ont particulièrement retenu leur attention : la séparation avec Ennahdha et le maintien des élections aux délais impartis.

Dans un article de son correspondant à Tunis, Frédéric Bobin, le quotidien français le Monde a décrypté les « non-dits » dans l’annonce de la séparation qualifiée de « vrai faux divorce ». Il s’agit, selon le journal  d’un « divorce personnel à défaut d’être une fracture politique ».

« Héritier de Habib Bourguiba, le « père de la nation », Béji Caïd Essebsi incarne la continuité de l’Etat et notamment de son inspiration « moderniste » qui avait façonné, depuis l’indépendance de 1956, la singularité de la trajectoire tunisienne dans le monde arabo-musulman. La réconciliation en 2015 entre le parti qu’il a fondé, Nidaa Tounès, et les islamistes d’Ennahda avait grandement contribué à édsamorcer la montée de la violence dont la Tunisie avait connu les prémices dans les années 2012-2013. Une ère se clôt ainsi, celle d’une connivence personnelle entre M. Essebsi et Rached Ghannouchi, le chef d’Ennahda. La complicité entre les « deux cheikhs » – comme les appellent les Tunisiens – avait entraîné dans son sillage une coopération relativement harmonieuse entre leurs formations ».

Sans négliger l’importance de cette décision, cette séparation, écrit le correspondant du quotidien « ne signifie pas pour autant la rupture de l’alliance entre les familles « moderniste » et islamo-conservatrice en Tunisie. Car le parti présidentiel, plongé dans une crise interne, est en train d’imploser. Sur ses bases historiques émerge une force en plein essor, centrée autour du chef de gouvernement, lui-même issu de Nidaa Tounès, Youssef Chahed. Tout indique que la relation de travail entre ce dernier et Ennahda, déjà bien établie au sein d’un gouvernement de coalition, se poursuivra. L’impact de l’annonce du chef de l’Etat sera donc limité ».

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