L’efficacité du vaccin uni-dose de Johnson & Johnson confirmée par l’agence américaine des médicaments

  L’efficacité du vaccin uni-dose de Johnson & Johnson confirmée par l’agence américaine des médicaments

L'Agence américaine des médicaments (FDA) a confirmé mercredi l'efficacité du vaccin uni-dose de Johnson & Johnson contre les formes graves de Covid-19.
Ce vaccin pourrait devenir dans les semaines à venir le quatrième vaccin autorisé au sein de l'Union européenne.

Développé par le géant pharmaceutique américain et fabriqué par sa filiale Janssen-Cilag, le dossier du vaccin Johnson & Johnson est désormais entre les mains de l'Agence européenne du médicament (EMA), qui doit rendre sa décision en mars.

Contrairement aux deux premiers vaccins autorisés sur le Vieux Continent, Pfizer/BioNTech et Moderna, le vaccin Johnson & Johnson n'est pas à ARN messager. "Il s'agit d'un vaccin basé sur des adénovirus, comme celui d'AstraZeneca", explique Morgane Bomsel, chercheuse du CNRS à l'Institut Cochin et spécialiste en vaccinologie. "Cet adénovirus porte l'ADN de la protéine Spike. Quand elle est injectée, l'organisme va aussi produire de la protéine spike, et le système immunitaire va à son tour produire une réponse immunitaire protectrice : les anticorps."

Selon le laboratoire, le vaccin Johnson & Johnson présente une efficacité de 66% "pour prévenir les formes sévères à modérées", un mois après la vaccination. Ce taux monte à 85% "contre les hospitalisations et les décès liés au Covid-19", assure l'entreprise. Mais les données divergent en fonction des zones géographiques. "28 jours après la vaccination, il y a 70% de diminution de l'infection aux États-Unis, 66% en Amérique latine et 57% en Afrique du Sud", indique Morgane Bomsel, qui se base sur les chiffres communiqués par le laboratoire.

L'agence américaine du médicament (FDA) estime même que l'efficacité du vaccin contre les formes graves est supérieure à ces données. Selon elle, le vaccin Johnson & Johnson est efficace à 85,9% aux États-Unis, 87,6% au Brésil et 81,7% en Afrique du Sud.

Ce vaccin est le premier mis au point dans le monde à ne nécessiter qu'une seule injection, contre deux pour tous les autres déjà autorisés. Une bonne nouvelle pour accélérer la campagne de vaccination en France, mais aussi "dans les pays en voie de développement". "Vacciner la population à une reprise est beaucoup plus facile que de lui demander de revenir pour une seconde injection", relève Morgane Bomsel. "Dans les endroits où l'accès aux soins n'est pas facile, il est très important d'avoir un vaccin efficace en une dose."

Toutefois, l'apport d'une deuxième injection n'est pas exclu. "Le laboratoire dit tout de même que si, par hasard, une deuxième dose pouvait être réalisée, ce serait encore mieux", tempère la spécialiste.

Pour le vaccin Johnson & Johnson, les problématiques rencontrées pour la gestion des doses de Pfizer ou de Moderna seront bien loin. "Les vaccins à adénovirus sont beaucoup plus stables et ne nécessitent pas de températures négatives", indique Morgane Bomsel. Le groupe pharmaceutique assure que son vaccin "peut rester stable pendant deux ans à -20°C, dont au moins trois mois à des températures comprises entre 2°C et 8°C". Un avantage pour un déploiement chez les médecins généralistes, à l'instar du sérum d'AstraZeneca.

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