Les coordinateurs régionaux de Nidaa Tounés s’insurgent

 Les coordinateurs régionaux de Nidaa Tounés s’insurgent

 

La quasi-totalité des coordinateurs régionaux de Nidaa Tounés se sont insurgés contre la direction de leur parti à la suite de la réunion tenue par les deux blocs parlementaires sous la présidence des deux leaders Rached Ghannouchi et Hafedh Caïd Essebsi et sanctionnée par un communiqué mettent en place un « haut comité permanent de coordination »

Dans une déclaration publiée jeudi soir les 21 coordinateurs régionaux de Nidaa Tounes de Manouba, Tunis, Bizerte, Ben Arous, Ariana, Mahdia, Kairouan, Monastir, Sousse, Nabeul1, Nabeul2, Zaghouan, Béja, Jendouba, Kef, Sidi Bouzid, Gabès, Médenine, Kasserine, Sfax et Siliana ont exprimé leur « refus catégorique » du communiqué conjoint signé par les chefs des blocs parlementaires de Nidaa et Ennahdha qui intervient à « un moment douteux ». Les coordinateurs ont estimé qu’aucun élément ne justifie la démarche « de s’aligner derrière Ennahdha » par laquelle Nidaa se fait annexer par celui-ci.

La déclaration dénonce une déviation du parti de sa ligne politique originelle définie par les fondateurs et à leur tête Me Béji Caïd Essebsi. Les coordinateurs régionaux ont également évoqué la mise à l’écart des fondateurs et l’usurpation de leur place par d’autres personnes qui se sont installées au profit d’une certaine ligne en usant du parti comme un fonds de commerce, en allusion aux nouvelles recrues nommées par Hafedh Caïd Essebsi dont le nom n’est pas cité dans cette déclaration.

Pour toutes ces considérations et compte tenu de la gravité de l’étape et pour rompre avec ces agissements et ces déviations flagrantes, et du « sens de responsabilité » qui les anime, les coordinateurs régionaux du parti proclament « leur refus catégorique du communiqué conjoint signé par les chefs des blocs parlementaires de Nidaa Tounes et Ennahdha qui est basé sur des agendas politiques dont les citoyens n’ont pas connaissance ».

Ils appellent les membres de l’instance politique élargie du mouvement à « assumer leur responsabilité historique devant Dieu et la nation et les bases du parti » et à se réunir dimanche 11 juin 2017 en vue d’examiner « l’état du parti et de prendre les décisions historiques indispensables pour redonner au parti sa place naturelle en tant que dépositaire du pouvoir et de l’Etat dont il tire sa légitimité du peuple ».

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