Les grèves, y en a marre, marre, marre !

Les grèves, y en a marre, marre, marre !


Partout dans le monde, le rôle du syndicat consiste à défendre les intérêts des salariés. Acteurs du dialogue social entre l’Etat, les employeurs et les salariés, les syndicats peuvent aussi engager des actions de protestation (grèves, manifestations, pétitions…) quand les droits  des salariés sont foulés au pied…Seulement voilà, en Tunisie, les choses ne se passent pas toujours ainsi. Et c'est bien dommage.

Alors que l'on se croyait sortis de la période des dérapages, des aberrations et des incertitudes. Cette période des grèves sauvages post-révolution, où l'indiscipline et l'incivisme gangrénaient notre quotidien, nous voilà encore revenus au point de départ ! Sinon comment expliquer qu'une société comme la Transtu se permette, au nom de la démocratie et de la liberté, de fouler au pied les règles les plus élementaires du syndicalisme.

Comment une société censée donner le bon exemple peut-elle se mettre de faire grève, sans préavis, et prendre en otage tout un peuple qui se retrouve livré à lui même. Du petit fonctionnaire qui tente désespérement de rejoindre son bureau à l'étudiant ou écolier qui veut arriver en classe, l'on a assisté ce matin dans les rues de Tunis à un spectacle désolant. Où des hordes de personnes erreaient dans les grandes artères à la recherche d'un moyen de transport public qui n'arrivera jamais?! Même les taxis, pris d'assaut par les plus fortunés, demeuraient introuvables.

Il est insensé et même criminel qu'à l'heure actuelle où l'économie du pays est au ras des pâquerettes et au moment où l'on cherche à sortir la tête hors de l'eau boueuse, certains syndicats se permettent d'organiser des grèves qui ne seraient que contre-productives tant la plupart des revendications sont irréflechies en l'état actuel des choses.

Nombre de syndicalistes, encore dans l'euphorie de la révolution, se croient sortis de la cuisse de Jupiter. Ils confondent révolution et anarchie, imposent leur loi dans les entreprises et les établissements, organisent des grèves et de sit-in sauvages, décident de leur timing, réclament des augmentations salariales insensées. Et se soucient comme d’une guigne des conséquences néfastes que cela pourrait avoir !

Pour ces syndicalistes qui n’ont rien compris à la démocratie, tout est permis dans l’ère de la révolution! Ils se croient dur comme fer au dessus de la loi et, égoïsme criard, ne pensent parfois qu’à leurs intérêts personnels au détriment de l'intérêt de la nation.

Une chose est claire, au nom de la liberté d’expression, les syndicats sont en droit de manifester leur désapprobation. Mais l’exercice de ce droit n’implique-t-il pas des limites et des lignes rouges à ne pas transgresser ? Il est temps que l’Etat sonne la fin de la récréation et fasse régner l’ordre dans cet indescriptible chaos! Si Etat il y a bien sûr !

O.D.