Les premières réactions à la désignation de Hichem Méchichi

Les premières réactions à la désignation de Hichem Méchichi

Le chef du gouvernement désigné Hichem Méchichi va entamer à partir de ce lundi 27 Juillet les consultations avec les partis politiques, les groupes parlementaires, les organisations nationales et des personnalités indépendantes pour former son équipe. Sa désignation par le président de la République Kais Saied à la surprise générale donne déjà une idée sur les contours du futur gouvernement qui sera marqué par le sceau du chef de l’Etat.

Méchichi, est un pur produit d l’école républicaine et de l’administration tunisienne. Il n’est pas encarté et n’est inféodé à aucune formation politique. Proche de Kais Saied à qui il doit son ascension, beaucoup d’observateurs pensent qu’il se référera davantage à lui pour le consulter sur certains détails et certains noms. Et il ne fera pas grand cas des partis politiques, y compris ceux qui sont le plus représentés au sein de l’Arp. Par contre, il va consulter beaucoup plus les groupes parlementaires et les deux principales organisations nationales, l’Ugtt et l’Utica.

Pour le moment les premières réactions sont favorables à ce choix. Elyes Fakhfakh, le Chef du gouvernement démissionnaire lui a souhaité bonne chance : « Que Dieu l’aide dans la réussite. Je souhaite qu’il parviendra à former un nouveau gouvernement et à réussir les réformes », a-t-il déclaré. De son côté, le président du groupe National Hatem Mliki a salué la désignation de Méchichi et lui a souhaité la réussite. Hassouna Nasfi le chef du bloc de la Réforme lui a souhaité, à son tour, toute la réussite. « C’est une personnalité indépendante, un homme d’État, enfant de l’administration tunisienne et une compétence qui mérite d’être soutenue. Que Dieu vous accompagne ». Walid Jalled, député  de Tahya Tounes a déclaéé que « le président de la République a fait le bon choix en chargeant Hichem Mechichi de former un gouvernement. Tahya Tounes composera avec lui afin de lui permettre de parvenir à former son équipe ». Yassine Ayari lui souhaite , également « la réussite pour le et considère que le prochain défi consistera à créer la richesse, à créer un climat de confiance et à secourir les PME ».

On ne retrouve pas  ce même son de cloche chez le dirigeant démissionnaire du mouvement Ennahdha Abdelhamid Jelassi qui estime que le président de la République n’a pas fait le bon choix. « Ce n’était pas le bon choix, abstraction faite des compétences de Hichem Mechichi. Le président a mis de côté les propositions des partis politiques et il n’a pas rempli son rôle consultatif. Il est encore temps de se rattraper si Mechichi prouve qu’il est un Chef de gouvernement et non un Premier Ministre. Il devrait composer avec le Parlement et respecter ses prérogatives constitutionnelles », a-t-il écrit sur Facebook.

Pour le député Seifeddine Makhlouf président du groupe Al Karama, le président de la République « est devenu un véritable fardeau pour le processus démocratique », a-t-il écrit sur sa page Facebook.  « Le sort de vos concertations écrites était donc la poubelle de Carthage, comme l’a prévu la Coalition Al Karama. Le président vit en isolement, sans tenir compte de la Constitution, encore moins du Parlement, des partis et de la Révolution ». De son côté, Adnane Manser, qualifie que la désignation de Hichem Mechichi relève « du ridicule et de la sanction ». Dans un statut publié sur Facebook, il a écrit « le pouvoir de désignation du futur chef du gouvernement a été servi sur un plateau en or au président de la République et il compte bien le conserver.  Nous sommes réellement dans un régime présidentiel avec la Constitution d’un régime semi-parlementaire. La décision provient d’une seule personne qui profite de certaines rares lacunes de la Constitution ».

Côté partis politiques, seule le mouvement Achaab et le Parti destourien libre se sont pour le moment exprimés sur le choix de Hichem Méchchi. Le conseil national du mouvement Echaâb a exprimé, dimanche, sa "satisfaction quant au choix de Hichem Mechichi pour la formation du prochain gouvernement", soulignant la disposition du mouvement à interagir favorablement avec les concertations prévues dans les prochains jours.

Dans une déclaration publiée à l'issue d'une session extraordinaire tenue dimanche, le conseil a estimé que "l'engagement de tous les intervenants, dont en premier lieu le chef du gouvernement, à respecter les normes qui ont prouvé leur pertinence au cours de cette dernière période est la condition sine qua non à la réussite des concertations autour de la formation du prochain gouvernement".

De son côté la présidente et cheffe du bloc parlementaire du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi a déclaré, dimanche 26 juillet 2020, que son parti ne s’opposait pas à la désignation de l’actuel ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi au poste de chef du gouvernement.
Dans son discours prononcé aujourd’hui lors d’un rassemblement organisé à l’occasion du 63ème anniversaire de la proclamation de la République (25 juillet), Moussi a précisé que le PDL soutiendra le gouvernement de Mechichi, mais sans le mouvement Ennahdha.  Elle a assuré que son parti soutient la mise en place d’un gouvernement constitué de forces nationales modernistes et progressistes.

Qaunt au Courant démocrate, il a félicité, dimanche, Hichem Mechichi, pour sa désignation par le président de la République pour former le nouveau gouvernement. Le parti a annoncé qu'il fera part de position officielle après la rencontre qu'il aura avec le nouveau chef du gouvernement désigné.

Reste les deux principaux partis, le mouvement Ennahdha et Qalb Tounes qui ont vu leur propositions complètement ignorées par le président Saied. Ils se sont mis d’accord sur la candidature de Fadhel Abdelkéfi et Khayam Turki, mais ils ont été déboutés.

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