Les principaux engagements du gouvernement Fakhfakh à l’égard du FMI

Les principaux engagements du gouvernement Fakhfakh à l’égard du FMI

Dans une lettre d’intention en date du 10 Avril dernier adressée au FMI, et conjointement signée par le gouverneur de la Banque centrale Marouane Abbassi et le ministre de finances Nizar Yaich, la Tunisie sollicite un financement d'urgence du FMI d’environ 753,2 millions de dollars. Le document d’une quarantaine de pages en anglais destiné aux administrateurs, explique l’impact de la crise consécutive à la propagation du virus Covid-19 et détaille les mesures prises par le gouvernement pour y faire face. Ainsi que les engagements vis-à-vis du Fonds.

Le montant sollicité correspondant à un achat de 100% du quota dans le cadre de l'instrument de financement rapide (RFI). Le gouvernement demande également l'annulation de l’accord de facilité actuelle et son remplacement par un accord plus élargi.

Malgré les mesures difficiles mais nécessaires, nous prévoyons un budget plus important que prévu

déficit pour lesquels environ 1 milliard de dollars (ou 2,6% du PIB) de financement extérieur supplémentaire doivent encore être mobilisés.

La Tunisie a été durement touchée par la pandémie de Covid-19. Le premier cas de Covid-19 a été signalé le 2 mars. Initialement une maladie importée, de nouveaux cas ont fait leur apparition chez des personnes sans antécédents de voyage. La population tunisienne est particulièrement exposée à la pandémie compte tenu de la proximité géographique du pays avec les clusters de maladies actuels en Europe du Sud et des relations humaines et économiques intensives entre la Tunisie et ses voisins européens. La Tunisie compte environ 217 000 ressortissants en Italie, 824 000 en France et 103 000 en Allemagne. Depuis le début de l'année, la Tunisie a accueilli 1,1 million de visiteurs (nationaux et étrangers) y compris de ses voisins européens les plus touchés, multipliant les risques de contamination pour la population locale… L'étendue de la pandémie n'est pas entièrement connue: le système de santé manque de ressources et ne permet pas encore des tests approfondis de la population.

Pour réduire davantage les pressions budgétaires et les pressions sur la balance des paiements, le gouvernement va intensifier ses efforts pour mobiliser des financements supplémentaires, notamment de la part de nos partenaires officiels externes.

Principales mesures :

1.       Introduction d’un mécanisme d'ajustement automatique des prix pour les trois principaux carburants automobiles (gasoil, gasoil 50, essence) afin d'assurer la convergence des prix à la pompe avec les prix à l'importation et donc le recouvrement intégral des coûts. Cela sera important pour éliminer un gros risque structurel pour notre budget. Le mécanisme, qui est basé sur le règlement (arrêté) 028 publié au Journal officiel du 3 avril 2020, appliquera des ajustements mensuels aux prix à la pompe des trois carburants pour les aligner sur les prix à l'importation plus une marque fixe- pour la distribution et d'autres coûts. La variation mensuelle maximale sera limitée à +/- 1,5% des prix à la pompe existants dans un premier temps de son application pour éviter des changements de prix importants pour les consommateurs et les entreprises à court terme; la variation maximale sera portée à +/- 2% au plus tard en janvier 2021. Si le prix international du pétrole Brent atteint au moins 45 $ US le baril, la modification de la tranche de +/- 2% sera appliquée. Dès le premier mois après avoir franchi le seuil de 45 $ US.

2.       Introduction des mesures d'urgence sur la masse salariale de la fonction publique pour empêcher toute embauche, promotions non statutaires ou nouvelles augmentations de salaire pour 2020 au-delà de celles déjà convenues avec le syndicat UGTT.

3.       Augmentation du prix du tabac en mars pour un rendement attendu de 200 millions de DT.

4.       La mise en œuvre d’un rééchelonnement temporaire et ciblé de 3,4 milliards de DT d'investissements publics pour ouvrir des domaines liés aux dépenses d'investissement liées à Covid-19. Les économies seront réalisées grâce au retard des projets de moindre priorité afin de minimiser l'impact négatif sur la croissance et seront mises en œuvre par le biais de directives émises aux ministères compétents.

Principaux engagements :

1.       Réduire les subventions à l'électricité et au gaz naturel tout en préservant les tarifs sociaux.

2.       Augmenter le prix du gaz naturel après la fin de la crise de Covid-19 pour réduire la pression cette subvention sur le budget.

3.       Réaliser des économies supplémentaires sur la masse salariale de la fonction publique sera une autre priorité. Ce flux de travail commencera par l'adoption d'une stratégie de réforme avec l'aide de la Banque mondiale.

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