Les propos de Laâyouni prennent source dans la pensée takfiriste de Daech, selon Nidaa Tounes
Le Mouvement Nidaa Tounes a fustigé les propos tenus par le Maire du Kram, Fathi Laâyouni qui avait décidé de ne pas signer les contrats de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman au sein de sa municipalité et de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans les actes de naissance.
Lors d’une rencontre organisée jeudi à Tunis, le nouveau maire du Kram, Fathi Laâyouni avait déclaré avoir « donné ses instructions aux conseillers municipaux de sa municipalité de ne pas signer de contrat de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman ».
Il avait également décidé de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans les actes de naissance et appelé les députés à appliquer l’article 88 de la Constitution qui prévoit de « mettre fin au mandat du Président de la République en raison d’une violation manifeste de la Constitution ».
Dans une déclaration rendue publique ce vendredi, Nidaa Tounes a estimé que ces décisions sont « dangereuses ».
Les propos de Laâyouni prennent source dans la pensée takfiriste de Daech qui menace les institutions de l’Etat et s’oppose à son système juridique et constitutionnel et véhiculent un appel à la rébellion contre les lois de l’Etat et de la République, a-t-il averti.
Fathi Laâyouni ne représente pas la position des membres Conseil municipal du Kram, a-t-il tenu à souligner, rappelant avoir mis en garde contre son élection à la tête de la municipalité du Kram.
Tout en appelant le ministère des Affaires locales et de l’environnement à assumer sa responsabilité juridique de réprimer de tels agissements, il a réaffirmé son engagement à contrecarrer toute tentative de rébellion contre les législations en vigueur et à prendre les mesures politiques et juridiques pour mettre un terme à ces abus dangereux.
Il a également appelé l’ensemble des forces politiques, civiles et démocratiques à faire preuve de vigilance et à faire front commun contre ces dérapages dangereux qui, a-t-il dit, sont susceptibles d’engager le processus du pouvoir local sur une voie dangereuse à même de compromettre l’unité de l’Etat et la cohésion de la société.
En réaction aux propos tenus par Laâyouni, le ministre des Affaires locales et de l’environnement, Riadh Mouakher a tenu à préciser vendredi que « le gouvernement a le droit de dissoudre le Conseil municipal, au cas où le Maire du Kram s’aviserait de mettre à exécution ses propres règles même pour une fois ».
« Il s’agit d’une violation manifeste de la loi », a-t-il déclaré, faisant remarquer que les dispositions du Code des collectivités locales prévoient la dissolution du Conseil municipal en cas d’erreur grave.
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