Les raisons de la rupture entre Taboubi et Chahed

Les raisons de la rupture entre Taboubi et Chahed

 

Il n’y a pas si longtemps, c’était la lune de miel entre le Secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi et le Chef du gouvernement Youssef Chahed. Au cours d’une précédente réunion des signataires du Document de Carthage, le chef de la centrale syndicale s’était opposé à un « Dialogue économique et social » demandé par les partis politiques notamment Nidaa Tounés et Ennahdha, ce qui aurait signifié un aveu d’échec du gouvernement et un désaveu de son chef.

D’ailleurs on disait que le soutien le plus résolu de l’équipe Chahed était l’organisation ouvrière et son chef. La proximité entre les deux a même créé des jalousies notamment du côté de l’autre organisation sociale, l’UTICA.

Puis patatras, Noureddine Taboubi a changé de fusil d’épaule. On a senti le revirement depuis quelques semaines. Sans crier gare, il a critiqué le rendement médiocre de certains membres du gouvernement- qui ne méritent pas d’être directeurs dans l’administration, selon lui- avant d’appeler au cours d’un discours public à Sidi Bouzid à la nécessité d’introduire du sang nouveau au sein du gouvernement.

L’escalade ne devait pas en  rester là, car sans plus tarder, cela est devenu une revendication claire pour un remaniement ministériel. Il finit par demander la tête du chef du gouvernement, car l’échec d’une équipe est d’abord l’échec de son chef, dit-il. Il s’est montré même pressé d’en finir avec lui, puisque selon lui le changement doit avoir lieu au plus tôt. Sans attendre les élections municipales prévues le 6 mai comme suggéré par la porte-parole de la présidence de la République Saïda Garrach.

Que s’est-il passé pour que le fiel prenne la place du miel. Selon nos informations, un procès verbal a été signé entre la présidence du gouvernement et l’UGTT comportant dix points dont le plus significatif est la non-cession des établissements publics.

Or une décision aurait été prise pour la privatisation d’une partie de la Banque de l’Habitat(BH) et de la RNTA (Régie nationale des Tabacs et Allumettes ».

En public, Youssef Chahed a d’ailleurs déclaré que la situation des établissements publics sera examinée au cas par cas. Dans les milieux proches du gouvernement on a assuré que la cession ne concerne en fait que 10% des établissements publics.

Cela aurait mis le feu aux poudres,  Noureddine Taboubi l’ayant considéré comme un coup de poignard dans le dos. C’est ce qui a expliqué sa volte-face envers le gouvernement et Youssef Chahed lui-même.

D’ailleurs, il a affirmé mercredi sur Mosaïque FM, qu’il n’a jamais été question de cette proportion (10%) et que la privatisation des établissements publics est une ligne rouge infranchissable. Il a dénoncé tel ministre-dont il n’a pas révélé l’identité- qui se déplace avec dans son cartable des établissements publics à privatiser parmi lesquels il a cité lé STAM-Société tunisienne d’acconage et de manutention- et la RNTA.

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