Les vrais politiciens ont-ils pris congé en Tunisie ?

Les vrais politiciens ont-ils pris congé en Tunisie ?

Par Nouredine Ben Mansour (*)

Fini les temps où on considérait la politique comme un art et une valeur de la gestion de la cité. Une citation bien connue à travers les âges. En Tunisie depuis un bon moment, la politique ne peut marcher qu’avec de l’argent. Il faut avoir de l’argent pour devenir un homme politique. 

Donc, il n’est pas étonnant de voir des inconnus devenir des politiciens de premier rang. Il est devenu normal, surtout dans des pays comme la Tunisie, de considérer  l’argent comme le plus important régulateur entre le citoyen et le politicien. 

Cette vérité est officialisée entre les hommes d’affaires et les novices en politique et même valable pour les archéos. Faut-il croire que la politique est devenue une sorte de métier où on emploie le faux usage du faux. Où en sommes-nous en Tunisie face à cette situation ? 

Malheureusement, la situation politique en Tunisie, depuis une dizaine d’années, empire d’un jour à l'autre.  La discrimination, la différentiation et la division politique  sont à l’ origine de ce désastre actuel, économique et social, que le pays est en train de vivre. 

Le blocage de cette situation a créé de faux hommes d’affaires et de novices politiciens sans aucun passé. Les vrais politiciens se comptent sur les bouts du doigt. Ceci me rappelle le dicton pourquoi Jésus a besoin de cet âne pour entrer à Jérusalem ? Est-ce qu’on a besoin aussi de quelques ânes pour sauver la Tunisie ? 

Nous sommes dans un pays d’incertitude économique, et de là, le destin du pays est encore entre les mains d’une bonne partie de faux politiciens. Où sont disparus les vrais politiciens tunisiens ?  Se sont-ils éclipsés bénévolement ou les a-t-on obligés à prendre congé ?

Les conséquences de ce trouble politique sont apparues et vont réapparaitre en force prenant de diverses formes si on ne corrige pas immédiatement l’allure du développement économique actuel. 

En cas d’échec, ses conséquences sont l’aggravation dans son vrai sens d'une part et le déclenchement de nouveaux conflits d’autre part. En fait et ce qui est sûr si la situation persiste, le processus de la démocratisation serait dans un proche avenir dans une impasse. Est-il venu le moment pour que les vrais politiciens, les stratèges et les vrais hommes d’affaires prennent le destin du pays entre leurs mains ? Associer le citoyen au devenir du pays. Faut-il encore attendre jusqu’au déluge?

En Tunisie, plus de deux cents partis politiques sont officiellement reconnus et autorisés. Ils portent des noms jamais entendus. Certains partis renferment au maximum une dizaine de personnes et aussi ils n’étaient jamais actifs au sens propre du mot. Des noms et des adjectifs de toutes sortes. Le nombre des partis politiques en Tunisie est en augmentation continue. Il est de 227. 

Si chaque parti est composé, en moyenne,  de dix membres on aura environ 2300 politiciens ou autrement un politicien pour 6000 citoyens. En comparant ce chiffre à d’autres pays on voit clairement la différence. Y a-t-il de vrais partis politiques en Tunisie ? C’est de la rare monnaie. Un vrai parti politique se distingue d'un faux par ses programmes et ses principes. Il est constitué sur des vérités qui touchent toutes les périodes. Le passé le présent et l’avenir. C’est une organisation qui dure mais qui se transforme selon les circonstances et les obligations des événements de tout genre. 

Malheureusement dans le contexte médiatique actuel, qui empire de jour en jour, l’aspect politique dans son ensemble a subi une déformation sans précédent. Une transition politique qui a trop duré et a entravé le processus de la politique dans son ensemble. Les causes sont multiples. Endogènes et hétérogènes. De l’intérieur et de l’extérieur. Un monde politique sans goût ou efficacité. Presque, la majorité des partis politiques sont le fruit de circonstances, dont certains sont dictés et formulés de l’extérieur. 

En Tunisie, fonder un parti politique est devenu une mode. Nous sommes en période de division et de médiocrité. Pourquoi plus de 99 de ces partis sont rapidement éclipsés? C’est la simple raison pour laquelle ces pseudo partis ne sont pas de vrais partis parce qu’ils ne se basent pas sur une vraie idéologie et des principes qui touchent le social et le bien-être des citoyens. 

Dans leur ensemble, on peut les qualifier de partis de personnes et non d’idéologie. En fait, nous sommes dans une ère où le destin des individus est entre les mains de faux politiciens. Ces arrivistes savent bien comment joindre le bout des mensonges et celui de la politique. Ils comprennent la vérité autrement. Une vérité sur mesure pour la circonstance et le moment. Ils mentent mais autrement. 

Pour ce genre de politiciens, tout mensonge est véridique car ils comprennent les faits autrement.ils savent comment enrober, pour eux le chemin des mensonges politiques est le plus court chemin qui mène a la prospérité et le bien-être de l’individu. Pour eux, en vérité, c’est un moyen efficace. La vérité pour eux est de dire ce qui n’est pas vrai. 

La bonne partie des politiciens actuels sont des novices. Ils n’ont devant leurs yeux que le pouvoir. Tous les moyens sont bons pour l’atteindre. Ils nous bombardent de propos de lutte et combat pour la démocratie et de lutte contre la corruption et la pauvreté. Ils disent que notre combat est pour le bien être du citoyen tunisien.

Pour eux c’est une vérité bien camouflée par un comportement hypocrite. Ils sont pour servir le pays mais comment et par quels moyens? La pensée politique de ces arrivistes a mis le pays à genoux. A cause d’eux rien ne marche plus. Leur objectif de toujours étant de prendre le pouvoir par tous les moyens.

Aussi, ce qui est frappant et étonnant dans le comportement des soi-disant politiciens, c'est que leurs déclarations politiques sont contradictoires, voire sans importance. La scène est  inondée  de faux politiciens qui ont massacré le sens et la vérité de l’action politique et ce aux dépens de l’intérêt général. À suivre !

(* ) Dr.Ing.Gén.

 

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