Qalb Tounes, le gros perdant de la désignation de Fakhfakh

Qalb Tounes, le gros perdant de la désignation de Fakhfakh

 

Le parti Qalb Tounes a été le premier à exprimer son refus de la désignation d’Elyes Fakhfakh pour former le prochain gouvernement.

C’est d’abord le site de Nessma qui a annoncé la couleur, lundi en fin d’après-midi, avant même l’annonce officielle de la désignation d’Elyes Fakhfakh, lorsqu’il a rapporté que les partis politiques représentés à l’ARP refusent catégoriquement sa nomination.

Bien qu’aucun parti ne se soit exprimé officiellement à ce moment à ce sujet, à part Tahya Tounes et Attayar qui ont dès le départ proposé ou soutenu la candidature d’Elyes Fakhfakh, le site de Nessma a rapporté que les partis représentés à l’ARP ont informé le président de la République de leur « refus catégorique » de ce choix et l’ont mis en garde qu’il pourrait conduire le pays vers une crise politique grave.

A l’annonce officielle de la désignation de Fakhfakh, le député de Qalb Tounes, Oussama Khlifi, n’a pas tardé à réagir en exprimant son indignation devant cette  nomination. Il a rappelé dans ce sens que Fakhfakh « appartient à Ettakattol qui ne possède aucun siège au Parlement, pourquoi donc avoir fait des élections?»

Cette indignation de Qalb Tounes s’explique par le fait que le parti a espéré rafler la mise, après avoir fait tomber le gouvernement d’Habib Jemli bien qu’il comportât quelques ministres ou secrétaires d’Etat proposés par son président Nabil Karoui, dont particulièrement Fadhel Abdelkafi, Abdelatif Missaoui et Maha Aissaoui.

En tournant le dos à Ennahdha et en faisant tomber le gouvernement proposé par son candidat, Qalb Tounes a pensé qu’il détient désormais les règles du jeu surtout après la conciliation surprenante avec Tahya Tounes.

Croyant aux fruits de cette alliance contre nature, le parti de Karoui croyait que la route était grande ouverte pour son candidat Fadhel Abdelkafi pour accéder à la Kasbah.

Mais il a oublié que malgré leur réconciliation, Tahya Tounes et particulièrement son président Youssef Chahed ne pouvait en aucun cas soutenir Abdelkafi, vu les différends qui existent entre les deux hommes.

De même que les partis Ettayar et Echaab qui ne soutiendront jamais un candidat de Qalb Tounes.

Sans parler d’un grand nombre de Nahdhaouis qui ne pouvaient pas accepter que la présidence du gouvernement revienne au candidat de Qalb Tounes, alors que c’est ce même parti qui a fait échouer l’accession d’Habib Jemli à la Kasbah.

Ainsi donc, en augmentant ses ambitions d’une façon démesurée et en mettant Ennahdha à dos, Qalb Tounes risque de se retrouver écarté de la composition du prochain gouvernement et d’affronter le risque d’une implosion interne.

Surtout que, fort du soutien assuré de Tahya Tounes, de Tayar, d’Ennahdha, de certains députés indépendants et probablement de celui d’Echaab et du bloc de la Réforme Nationale, le gouvernement d’Elyes Fakhfakh n’aura aucune peine à gagner la confiance du Parlement.

K.B.M.
 

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