Qatar paie une rançon de 1 milliard de dollars à des miliciens iraniens et un groupe lié à Al-Qaïda

Qatar  paie une  rançon de 1 milliard de dollars à des miliciens iraniens et un groupe lié à Al-Qaïda

 

Selon le quotidien britannique « The Financial Times », le paiement par le Qatar d’une rançon de 1 milliard de dollars à un groupe lié à l’organisation terroriste Al Qaida en Syrie et à des responsables de sécurité iraniens serait la cause directe de la décision saoudienne de rupture des relations avec le Qatar. L’émirat gazier a en effet fait libérer en avril dernier des membres de la famille régnante qatarie enlevés en Irak pendant un voyage de chasse au faucon.

Selon la correspondante du journal britannique à Beyrouth qui a parlé avec des personnes ayant participé à l’exécution de ce deal des différents côtés, Doha a dépensé cette somme faramineuse dans une transaction qui a permis la libération de 26 membres d'un groupe de fauconniers Qataris dans le sud de l'Irak et environ 50 militants capturés par les djihadistes en Syrie.

L'accord, qui a été conclu en avril, a suscité des inquiétudes chez les voisins du Qatar au sujet du rôle que le petit État riche en gaz cherche à jouer dans une région en proie à des conflits et à des rivalités. Doha est accusé d’avoir des liens avec des groupes controversés, des rebelles dans la région du Darfour au Soudan, les Taliban en Afghanistan et le Hamas à Gaza.

Le Qatar se présente comme un joueur neutre qui veut agir en tant qu'intermédiaire dans les conflits régionaux. Mais il est critiqué, notamment par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, de financer des groupes islamistes radicaux, plus récemment en Libye et en Syrie.

Pour les critiques de Doha, l'affaire des otages était une preuve supplémentaire de ce rôle. "Si vous voulez savoir comment le Qatar finance les djihadistes, ne cherchez pas plus loin que l'accord sur les otages", a déclaré au FT un représentant de l'opposition syrienne qui a travaillé avec un médiateur d'Al-Qaïda sur les échanges d'otages en Syrie. "Et ce n'est pas la première fois qu’un accord de ce genre est conclu, il fait partie d’une série depuis le début de la guerre".

Le Financial Times a parlé aux personnes impliquées des deux côtés de l'opération d'échange d'otages, dont deux responsables gouvernementaux dans la région, trois dirigeants de la milice chiite irakienne et deux personnalités de l'opposition syrienne. Environ 700 millions de dollars ont été payés à la fois aux responsables de sécurité iraniens et aux milices chiites régionales qu'ils soutiennent, selon le journal. 200 millions à 300 millions de dollars sont allés à des groupes islamistes en Syrie, la majeure partie au groupe « Tahrir al-Sham », un groupe lié à Al-Qaïda.

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