Que reste-t-il du « Document de Carthage » ?

Que reste-t-il du « Document de Carthage » ?

Dans une conférence de presse tenue jeudi 18 janvier 2048, le mouvement « Mashrou3 Tounes » a annoncé son retrait du « Document de Carthage » et ne soutient désormais plus le gouvernement d’union nationale. Il est ainsi le quatrième parti qui quitte ce fameux document fruit d’une initiative du président de la république Béji Caid Essebsi signé en grandes pompes le 13 juillet 2016 par neuf partis et trois organisations nationales. Ce document ou pacte a été à l’origine de la formation d’un gouvernement dit d’union nationale dirigé par le jeune quadra Youssef Chahed qui a remplacé de pied levé Habib Essid. Al Joumhouri a été le premier à se retirer suivi d’Afek Tounes, du mouvement Echaab( peuple) et hier par Mashrou3 Tounes. Deux d’entre eux ont fourni des ministres et des secrétaires d’Etat au gouvernement. Afek avec deux ministre set deux sous ministres et Al Joumhouri avec un seul ministre. Ils ont tous les six préféré leurs maroquins, démissionnant ou gelant leurs activités au sein de leurs partis.

Toutefois, ils comptent 37 députés à l’Assemblée des représentants du peuple, 21 pour Mashrou3 Tounes, 10 pour Afek, 3 pour Echaab et 1 pour Al Joumhouri. Un nombre important qui pourrait faire basculer la donne au vu des forces en présence. Avec les groupes du Front populaire(15), et du groupe démocrate(12) et les députés non-inscrits(12), ils constitueraient une force de blocage à l’intérieur de l’hémicycle.

En face, on trouve Ennahdha avec 68 députés, Nidaa Tounes avec 57 et l'UPL avec 12 dépéuts et Al Moubadra qui a « prêté » ses trois députés à Nidaa pourront compter sur l’apport du groupe national qui compte 9 membres tous démissionnaires de Nidaa. Or, avec l’annonce de la fin de l’alliance entre les deux premiers partis, la situation ne s’annonce pas de tout repos.

De son côté, le président de la république qui a réuni autour de lui, à Carthage, les signataires du « Document » a choisi l’apaisement et a demandé aux différentes parties de présenter des propositions concrètes pour une sortie de crise. L’UGTT et Nidaa Tounes ont déjà préparé un document en ce sens. Alors qu’Ennahdha et son ancien allié Nidaa ont appelé à l’organisation d’une conférence nationale sur l’économie. Des 13 signataires, il ne reste que cinq partis( Ennahdha, Nidaa, l’UPL, Al Moubadra et Al Massar) et trois organisation auxquelles est venue se joindre l’UNFT.

Le gouvernement se trouve dans des eaux troubles. Mis sous pression de la part même des parties qui le soutiennent, il tente de résister en annonçant des mesures sociales pour calmer la grogne de la rue. Mais jusqu’à quand pourrait-il encore tenir alors que l’on parle déjà d’un changement à sa tête ?

B.O

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