Qui a intérêt au pourrissement de la situation suite à l’anarchie qui règne au Parlement ?

 Qui a intérêt au pourrissement de la situation suite à l’anarchie qui règne au Parlement ?

 

L’image que donne le Parlement n’a jamais été mauvaise. L’anarchie qui y règne est préjudiciable non seulement à cette institution essentielle de la démocratie, mais au pays tout entier. Si la violence et les tensions y sont devenus le pain quotidien comment dès lors ne pas retrouver les mêmes phénomènes dans la population et surtout auprès des jeunes portés au mimétisme.

Le Parti destourien libre et sa présidente Abir Moussi ont poussé le bouchon un peu loin en décidant un sit-in à l’intérieur des salles de l’Assemblée, ce qui a pour conséquence d’en bloquer les travaux. Ceci est intolérable, car la liberté que se donne ce parti en décidant un sit-in sur les lieux ne peut conduire à la paralysie de l’institution représentative de la nation. C’est comme le droit de grève, il n’est pas permis pour l’exercer de bloquer la liberté du travail.

Le président Kaïs Saïed s’est alarmé à juste raison de cette situation qu’il juge intolérable et a assuré qu’il ne restera pas les bras croisés face aux risques d’effondrement des institutions de l’Etat. Il ajoute qu’il dispose « d’un lance-missiles », en fait une panoplie de dispositions constitutionnelles lui permettant de contrer cet état de fait. « La République vit un des moments les plus dangereux de son histoire », a-t-il souligné sur un ton ferme.

Si la mise en garde présidentielle est bienvenue. Elle doit être suivie d’effet. Il ne suffit pas d’identifier les problèmes et de hausser le ton. Il importe surtout d’agir et le plus tôt serait le mieux. S’il a des « missiles prêtes à être lancées » comme il le dit, Kaïs Saïed a tout intérêt à mettre ses menaces à exécution. Les tergiversations et les atermoiements ne peuvent que mener à l’effondrement de l’Etat.

Le président de la République a opportunément rappelé que le président de l’ARP dispose des services d’ordre ou ce qu’on appelle communément « la police de séance », ce qui peut le conduire à expulser par la force tout député récalcitrant et tout perturbateur de la bonne marche des travaux. Lors de la précédente législature, l’ex-président de l’ARP, Mohamed Ennaceur avait recouru à cette procédure sans que personne n’a trouvé à y redire.

A moins de vouloir le pourrissement de la situation, il est impérieux d’appliquer la loi et les règlements. Le député est un citoyen comme les autres et il ne peut enfreindre la loi impunément quand bien même il jouit de l’immunité parlementaire qui ne peut devenir un droit à l’anarchie.

Dans un Etat de droit la primauté doit rester à la loi. 

RBR

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