Qui pourrait apaiser la douleur de cette mère éplorée ?

Qui pourrait apaiser la douleur de cette mère éplorée ?

Aucune mère n’aimerait être à la place de celle de Mabrouk et Khalifa Soltani. En 18 mois, elle a perdu deux de ses fils, lâchement assassinés par des terroristes sans foi ni loi, qui s’attaquent à de paisibles citoyens dont le seul « tort » est d’habiter à proximité de leurs tanières. Son premier fils, Mabrouk avait été enlevé par un groupe d'une dizaine de terroristes, membres de la Katiba Obn Ibn Nafaa qui l’a décapité et confié sa tête à son jeune cousin pour la ramener à ses parents.

Le fort émoi ressenti par l’ensemble des Tunisiens à l’annonce de la découverte du corps de Khalifa (son autre fils) enlevé deux jours avant, ne saurait apaiser la douleur de cette mère éplorée et consoler une famille qui se sent trahie et délaissée. Car ce drame illustre encore une fois, le sentiment d’abandon de ces populations face à la menace terroriste en particulier dans les monts de Chaâmbi, Mghilla et Salloum, principaux repaires des terroristes et à qui on avait promis surveillance et protection.

Le président de la république avait reçu reçu au mois de novembre 2015 ce même Khalifa Soltani aujourd’hui tué. Il avait donné des instructions pour garantir la sécurité des familles qui habitent dans les zones montagneuses et de leur venir en aide en leur fournissant des moyens de subsistance. Le drame de la famille Soltani prouve que les choses n’ont pas été faites dans les règles.

Ce lâche assassinat revendiqué par l’organisation terroriste Daesh, intervient à la suite moins d'une semaine après une opération sécuritaire non loin de là, au Mont Salloum, dans laquelle un « dirigeant » terroriste a été abattu et six autres arrêtés. Elle sonne comme une réaction à cette opération. A défaut de pouvoir s’attaquer aux forces armées et de sécurité, les terroristes ont encore une fois changé de cible, pour s’acharner contre des populations démunies et isolées. Le message est clair, collaborer ou risquer sa vie. En manque de soutien et de vivres les terroristes font des descentes pour s’approvisionner de gré ou de force en rançonnant les familles ou en les menaçant.

Y a-t-il un quelconque lien entre la guerre déclenchée par le gouvernement contre la corruption et cette attaque terroriste ? On sait que terrorisme, trafic et contrebande riment ensemble. Mais de là à se hasarder à affirmer l’existence de ce lien, c’est aller vite en besogne.  Toutefois, le gouvernement doit pouvoir apporter une riposte rapide à cette attaque terroriste qui l’a pris au dépourvu.

Pourtant il et connu que le mois de Ramadan est le mois de prédilection pour le terrorisme, aussi résiduel soit-il. Tout juste à côté de nos frontières, deux militaires algériens ont été tués et quatre blessés samedi par l'explosion d'une bombe artisanale dans la région de Bir el Ater, près de la frontière avec la Tunisie. Auparavant, deux islamistes présumés ont été abattus, vendredi, par l'armée algérienne dans la préfecture de Blida, au sud d'Alger, où quatre gendarmes avaient été légèrement blessés par balles mercredi.

Dans la soirée de samedi, une camionnette a foncé sur le trottoir contre des passants, soit moins de deux semaines après l’attentat qui a fait 22 morts le 22 mai à Manchester.

C’est dire que le terrorisme est un fléau mondial qui frappe n’importe où, n’importe quand et n’importe qui. Tous les pays pourraient en être la cible. Daech a déjà prouvé qu’elle pourrait organiser des attentats mortels en Europe.

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