Racisme en Tunisie: La députée noire Jamila Ksiksi traitée de "singe" et de "habachia"

Racisme en Tunisie: La députée noire Jamila Ksiksi traitée de "singe" et de "habachia"

Pour avoir traité certains de ses collègues de "clochards" et de "bandits" lors de la plénière de mardi à l'ARP consacrée à l'examen du projet de loi de Finances complémentaires, la députée noire tunisienne issue d'Ennahdha, Jamila Ksiksi, est victime de propos racistes d'un autre âge relayés sur Facebook par un certain Salah Neji.

Traitée de Ghird (singe), de raht (moche), de habachia (escalve), de "bhima", la députée a eu droit à tous les noms d'oiseaux de la part de cet individu qui n'a visiblement pris aucun gant pour lyncher, toute la soirée durant, la pauvre députée.Et pour couronner le tout, il se lâche avec ce commentaire des plus méprisants :"لا تشتري العبد إلا والعصى معك..قالو ناس بكري هههههههه "

Le plus inimaginable, c'est le flot de commentaires racistes et indignes d'internautes qui, au lieu de condamner ces propos nauséabonds en rajoutent une couche.Seule une infime minorité d'internautes a pris la défense de la pauvre victime.

Des activistes de la société civile, à l'instar de la militante Maha Abdelhamid, et des associations de lutte contre le racisme en Tunisie (Association tunisienne de soutien aux minorités, association M’nemty...) ont dénoncé ces propos racistes et insupportables et promettent de porter plainte devant les tribunaux. 

Rappelons qu'en octobre 2018, la Tunisie a adopté une loi contre les discriminations raciales, une première dans le monde arabe et dans ce pays où les actes racistes contre la minorité noire et les étrangers subsahariens sont encore nombreux.

Cette loi, adoptée grâce à la mobilisation de la société civile, promet à l’encontre des personnes tenant des propos ou actes discriminatoires une peine de prison allant de 6 mois à 3 ans, ainsi qu’une amende de 500 dinars.

O.D.

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