Recevant Ghannouchi, Béji Caid Essebsi à la recherche d’une sortie de crise

Recevant Ghannouchi, Béji Caid Essebsi à la recherche d’une sortie de crise

De retour de Paris où il a participé à la conférence sur la Libye qui a regroupé une vingtaine de pays, le président de la république Béji Caid Essebsi a entrepris des contacts avec les signataires du Document de Carthage qu’il a suspendu, pour tenter de sortie de crise. La sortie du chef du gouvernement et son attaque frontale contre le directeur exécutif de Nidaa Tounes Hafedh Caid Essebsi accusé d’avoir détruit le parti a mis le feu aux poudres.

On sait que la réunion de la commission des présidents lundi dernier a achoppé en raison de profondes divergences entre les différentes parties sur le point 64 qui concerne le gouvernement.  Alors que Nidaa Tounes et l’UGTT tiennent à son départ et son remplacement par un autre, Ennahdha et l’UTICA prônent pour un remaniement ministériel, avec un engagement de la part de toute l’équipe de ne pas se présenter aux prochaines échéances.

 Le mouvement Ennahdha a exprimé, hier, son souci de voir « les concertations dans le cadre du document Cartahge 2 reprendre entre les différentes parties politiques et sociales participant à ces concertations d’une manière à rassurer les tunisiens sur le sérieux des réformes programmées et leur garantir toutes les conditions de réussite ». Par contre, l’UGTT, par la voix de son secrétaire général Noureddine Tabboubi persiste à appeler à la démission du gouvernement. Réagissant à l’intervention télévise de Youssef Chahed, dans la soirée de mardi 29 mai, il a affirmé que « la crise qui secoue le pays est éminemment politique et qu’elle n’a rien à voir avec les agendas sociaux ni les avec les préoccupations des Tunisiens ».

Dans son intervention télévisée, le chef du gouvernement Youssef a rendu un hommage appuyé au président Béji Caïd Essebsi dont il a loué le haut sens de l’Etat. Il a, également, annoncé qu’il procédera aux réaménagements qu’il jugera utiles dans la composition du gouvernement en prenant en considération les observations et les propositions des experts de la commission formée par les signataires du Document de Carthage 2 dont il a loué le travail.

Situation alambiquée que le chef de l’état tente de résoudre sans trop de dégâts. Hier, il a rencontré, hors caméras de télévision, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, mandaté par son mouvement pour « poursuivre les concertations au service de l’intérêt général du pays et de l’engagement des réformes convenues entre les signataires du Document de Carthage 2 ». Et même si rien n’a filtré sur cette rencontre, le sort du gouvernement a été certainement le menu principal de leur entretien. Béji Caid Essebsi qui se trouve dans une position inconfortable entre la pression de son fils, soutenu par Tabboubi, qui réclame la tête de Youssef Chahed et le devoir de garantir la stabilité au gouvernement, devrait se remettre à son « allié » Ghannouchi pour trouver une issue à cette crise.

On apprend, également, que le président de la république recevra, ce vendredi, le secrétaire général de l’UGTT pour tenter de la ramener à la table du Document. Noureddine Taboubi a déclaré après l’intervention télévisée de Youssef Chahed que « l’UGTT est prête à tous les scénarios étant donné qu’elle maîtrise la scène politique et qu’il n’est pas question de revenir en arrière ».

B.O

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