Tunisie: Ces repris de justice qui font régner leur... loi !

Tunisie: Ces repris de justice qui font régner leur... loi !

Le jeune Adem Boulifa tué alors qu'il venait souffler sa 23 ème bougie

Comment une simple rixe, une simple altercation a pu finir en meurtre. C'est la question que tout le monde se pose depuis l'événement tragique qui a eu lieu dans le restaurant bar d'un hôtel de Tunis et qui aboutit à la mort du jeune Adem Boulifa. Ce crime crapuleux et insupportable a mis au devant de la scène la banalisation de la violence qui caractérise la vie nocturne de la capitale tunisienne.

Il est désoramis de coutume que les propriétaires de restaurants bars ou boîtes de nuit recrutent des portiers appelés commnunément "videurs". Les reglémentations organisant le secteur des boîtes de nuit obéissent à des textes de loi. Et les entreprises privées spécialisées dans le recrutement de ce type de personnel (bodyguard, portiers, agents de sécurité...) ciblent en général des hauts cadres sécuritaires à la retraite avec l'exigence de la présentation du bulletin N3.

Sauf que de nos jours, nombre de propriétaires de restaurants et bars font fi de ce bulletin n°3 et font appel le plus souvent à de petits voyous et délinquants dont certains viennent directement de la prison, autrement dit capables de faire régner l'ordre en usant de violence. Raison pour laquelle l'on assiste souvent à des dérapages et autres interventions musclées pouvant aboutir à un drame.

C'est même connu, ces délinquants ou repris de justice devenus portiers sont d'une frustration démesurée et nourrissent en général un très grand complexe. Normalement le rôle d'un portier ou d'un videur de boîte de nuit est d'assurer la sécurité: apaiser les tensions entre les clients, barrer la route aux petits émêchés qui pourraient gâcher l'ambiance, appeler à la raison les dragueurs maladroits et insistants...En un mot, son rôle est de mettre hors d’état de nuire toute personne susceptible de déranger la quiétude des clients.

Il y a donc fort à parier que ces criminels qui ont brutalisé et tué le jeune Adem ne peuvent être de simples citoyens normaux. Ces abrutis nourris par le besoin d'exercer une certaine autorité passagère sont capables de tous les dépassements. 

En attendant une loi ferme sur la sécurité privée qui obligera les portiers à suivre des formations adéquates, le risque de voir ce genre de dépassement est toujours présent. Mais ce qui a choqué le commun des mortels, à traves ce crime, c'est aussi cette terrible non assistance à personne en danger. On l'a vu à travers certaines vidéos, les témoins de la scène, au lieu d'intervenir et prendre la défense de la victime, ont laissé faire en se contentant juste de sortir leurs téléphones portables pour filmer. Filmer plutôt que de sauver, voilà où nous sommes aujourd'hui !

O.D.

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