Tunisie: Chahed a gagné une manche et se prépare à « acheter » la paix sociale

Tunisie: Chahed a gagné une manche et se prépare à « acheter » la paix sociale

A moins d’une année des prochaines échéances électorales, le chef du gouvernement Youssef Chahed a gagné une nouvelle manche face à son ancien parti, Nidaa Tounes en pleine déconfiture. Le vote de confiance accordé par l’Assemblée de représentants du peuple, lundi 12 novembre, aux nouveaux membres de son équipe, l’a libéré de la forte pression à laquelle il a été soumis ces derniers temps. Désormais, le divorce avec Nidaa est consommé et le deal avec Ennahdha et Mashrou3 Tounes est scellé. Mais pour combien de temps encore ?

Chahed devait annoncer son engagement de ne pas se présenter aux prochaines échéances électorales devant l’ARP, mais il s’est abstenu de le faire. Cette condition d’Ennahdha, tant de fois réitérée par ses dirigeants dont le président Rached Ghannouchi qui a été le premier à l’affirmer sur la chaine Nessma Tv, en août 2017, n’est plus d’actualité. Même si le dirigeant Mohamed Ben Salem a déclaré que Chahed s’est engagé devant Ghannouchi de ne s’occuper que de l’action du gouvernement !

Maintenant, il va se pencher sur la question sociale. Le pays est sous la menace d’une grève générale dans la fonction publique annoncée par l’UGTT pour le 22 novembre courant. Il doit rencontrer le sécuritaire général de l’UGTT Noureddine Tabboubi pour tenter d’arriver à un accord sur les augmentations salariales. Déjà gouvernement et centrale syndicale ont signé un accord concernant les entreprises publiques et la grève prévue au mois d’octobre a été annulée.

Toutefois, « les hausses salariales ne manqueront pas de compromettre l’objectif de réduction du poids de la masse salariale et dans le budget de l’Etat », écrit l’économiste Hechmi Alaya dans le dernier numéro d’Ecoweek(N° 39 du 12 novembre 2018). Mais pour acheter la paix sociale et se positionner en prévision des prochaines échéances électorales, tout serait permis, y compris, « caviarder les mesures arrêtées de concert avec le FMI », ajoute notre économiste.

B.O

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