Tunisie : la stratégie d’Ennahdha face aux élections

Tunisie : la stratégie d’Ennahdha face aux élections

Dans un article mise en ligne dans sa version électronique sous le titre « La stratégie de la corde raide d'Ennahdha face aux élections en Tunisie », Franceinfo Afrique explique comment, avant les scrutins législatif et présidentiel, « le parti d'inspiration islamiste tente d'imprimer sa marque en tâchant de ne pas inquiéter ses adversaires et les bailleurs de fonds d'un pays très endetté. Une stratégie complexe ».

Franceinfo rappelle que « le mouvement de Rached Ghannouchi avait remporté fin 2011 le premier scrutin qui a suivi le mouvement révolutionnaire de décembre 2010-janvier 2011. Mais il reste marqué par sa première expérience au pouvoir. Il s'était alors retrouvé empêtré dans de profondes crises et confronté à une forte opposition politique. Dans une atmosphère extrêmement tendue (certains évoquant même le spectre d'une "guerre civile"), il avait dû se résoudre à céder la place, début 2014, à un gouvernement de "technocrates apolitiques""Cette période au pouvoir a été difficile sur tous les plans", reconnaît aujourd'hui le porte-parole d'Ennahdha, Imed Khemiri.

Policer son image

"Par peur de prendre tout seul les décisions", Ennahdha va certes viser la première place aux législatives d'octobre, analyse le politologue Slaheddine Jourchi. Mais pas "la majorité parlementaire, car cela ferait du parti une cible pour tous les autres""Ennahdha va déployer tous les efforts pour avoir au maximum 70 ou 75 sièges (sur 217) afin de négocier une coalition avec Tahya Tounès (le parti du Premier ministre Youssef Chahed, NDLR) ou une alliance plus large afin de ne pas exercer de responsabilités seul", ajoute-t-il.

Considéré dans les années 1970 comme proche des Frères musulmans, Ennahdha reste sur la défensive en raison de la situation en Egypte…

Depuis qu'il a pris un peu de recul, Ennahdha s'évertue à policer son image. A ce titre, il dit poursuivre sa transformation, annoncée lors de son congrès de  2016, en force "civile", en excluant toute activité de prédication religieuse. Pour "donner une image rassurante"Rached Ghannouchi s'est rendu en mai 2019 à Paris "à la tête d'une importante délégation"après un passage par l'Allemagne et l'Italie

En attendant, il est "à la recherche de l'oiseau rare", comme le résume le site espacemanager.
Pour la présidentielle, Ennhadha reste réticent à l'idée de monter en première ligne. Mais ses dirigeants assurent que, contrairement à 2014 (le parti était alors resté officiellement neutre), ils comptent effectivement soutenir un candidat. Sur France 24, le 20 mai, Rached Ghannouchi n'a certes pas exclu de présenter "un membre d'Ennahdha". Tout en ajoutant aussitôt que "le plus important" était de trouver "un candidat consensuel"

Lien: https://mobile.francetvinfo.fr/monde/afrique/tunisie/la-strategie-de-la-corde-raide-d-ennahdha-face-aux-elections-en-tunisie_3477513.html

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