Tunisie, pays virusé et République de chimère

Tunisie, pays virusé et République de chimère

Par Naoufel Ben Aissa

En cette fête de la République, le pays, dans un état critique, est gravement malade. Pendant cette fête, on n'a le droit à rien, même pas à faire la fête!

Il est interdit de se baigner, de circuler, de s'enlacer, de danser, de se marier, de voyager, de se réunir,....... rien que pour se prémunir d'un virus toujours en avance sur une République en manque d'oxygène, comme partout dans le monde d'ailleurs.  Que de temps et d'énergie perdus en plus de six décennies et c'est de mal en pis.

Dans cette dernière décennie, on a tout vu. En dernier, cette manière de mener la "guerre contre le coronavirus". "L'armée blanche", consternée tellement désabusée, sinistrée, est présente sur tous les fronts. Pourtant, des médecins et du personnel soignant sont constamment agressés, blessés et humiliés. L'État en piètre état ne prend même pas la peine de les protéger et de les défendre comme c'est la cas en Algérie.

Avec le coronavirus, l'état de "la Santé Publique" est mis à nu; celui de l'État aussi. Outre la précarité des moyens, la précarité des mœurs, déjà connue, s'est avérée au delà de l'entendement.

Si la compétence des médecins n'est pas mise en doute, celle du personnel soignant est discutable. En tout cas c'est ce qu'on retient des avis des malades.

Il en ressort que certains "porteurs de blouses blanches" sont "traumatisants" tellement malpolis et désagréables, voire inhumains ! Même s'ils ne représentent qu'une minorité , c'est quand même inexcusable, impardonnable et insoutenable, pour les patients en premier.

Le ministère de tutelle doit impérativement revoir sa gestion des ressources humaines. Or toute la question se rapporte à la gestion de la "crise Covid". Entre un gouvernement qui ne sait que tâtonner et un Président qui n'arrête pas de "gueuler", les citoyens égarés ne savent plus à quel saint se vouer!

On parle souvent de la petitesse des budgets alloués aux hôpitaux et autres dispensaires et établissements sanitaires et on omet d'évoquer l'essentiel : la civilité, l'éthique et la déontologie de la profession. C'est une question de mentalité, d'intégrité, de scrupules, de sens de l'honneur et surtout d'amour du pays.

De même, les cliniques privées abusent à tour de bras et l'État amorphe, reste inerte. Appauvri et démuni ou presque, l'État sombre dans un marasme sans précédent à cause de ses gouvernants incompétents et en manque d'inspiration. L'urgence est donc de remédier aux anomalies de la République. Au lieu de chercher à instaurer un État de droit et des institutions, une décennie après "la révolution", on a laissé les corrompus, véreux et affamés du pouvoir en disposer à leur convenance. Peut-on encore espérer trouver une voie de salut, une issue de secours, ou va-t-on continuer à aller droit dans l'abîme?

L'urgence est dans l'urgence de trouver des solutions. Or, "des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche » disait De Gaulle, paraît-il. Il faut donc commencer par trouver des chercheurs qui trouvent, et ce n'est pas une mince affaire.

Le coronavirus a infecté la population certes. Seulement cette pandémie nous a révélé à quel point la Tunisie, de plus en plus sous développée 64 ans après l'avènement de la  République, continue à prendre du retard.

A qui incombe la faute? D'abord aux énergumènes femmes et hommes du monde politique, aux responsables, élus, opposants, gouvernants et surtout à celles et ceux des électeurs qui les ont choisi.

En une décennie, on a virusé tout un pays. Ainsi, " on a touché le fond et on continue à creuser".. seulement, jusqu'à quand ? Pour le moment, la République qu'on s'efforce de fêter, n'est pas plus qu'une chimère.
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