Tunisie : quelle feuille de route pour la prochaine étape ?

Tunisie : quelle feuille de route pour la prochaine étape ?

Les décisions prises par le président de la république Kais Saied ont pris de court tout le monde, y compris, dans les milieux les plus proches de Carthage. Et les chancelleries internationales dont les réactions ont été, pour la plupart, plutôt favorables.

Entre temps l’accueil enthousiaste par des pans entiers de la société tunisienne des décisions présidentielles qui ont nourri beaucoup d’espoir chez une population « meurtrie » et le soutien de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), et par d’autres organisations de la société civile et quelques partis politiques, permettent d’entrevoir l’avenir avec moins de scepticisme.

Ainsi, le chef de l’Etat qui s’est réuni, hier avec les premiers responsables de six organisations et reçu en audience d’autres, est appelé à agir vite en désignant une nouvelle personnalité pour former le gouvernement. L’abdication de Hichem Méchichi qui a annoncé lundi soir qu’il ne sera pas un élément de blocage ou une partie qui rendra la situation plus compliquée, affirmant qu’il remettra ses fonctions à la personne que chargera le président de la République de diriger le gouvernement, a ouvert la voie devant la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale.

Toutefois, Kais Saied n’a plus le droit à l’erreur. Les critères de choix ne doivent pas obéir aux sautes d’humeur, ni porter sur une personnalité proche. Il doit consulter les organisations qui seront la vraie ceinture du nouveau gouvernement. Le nouveau chef du gouvernement doit être une personnalité irréprochable, ayant une longue expérience dans le domaine économique notamment, disposant d’un bon carnet d’adresse, et bien introduite auprès des institutions financières internationales. Une personnalité qui rassure.

Le gouvernement doit être restreint et bien soudé et ses membres opérationnelles de suite. Un gouvernement de salut national pour sauver le pays de la dérive.

Sur le plan institutionnel, le président doit annoncer, au plus vite, une feuille de route qui mènera à des élections anticipées. Il est fort probable que cette feuille comprenne :

  1. L’organisation d’un référendum populaire sur le système politique : présidentiel ou législatif au mois d’octobre 2021.
  2. Suite à cela, et en fonction des résultats du référendum, une commission d’experts et de spécialistes se penchera, soit sur la révision de la Constitution de juin 1959, soit sur la rédaction d’un nouveau projet qui sera soumis au référendum.
  3. Entre temps une commission d’experts et de spécialistes se penchera sur la révision de la loi électorale, et des décroits-loi des partis politiques et des associations.
  4. Avant cela, il faut revoir la composition de l’ISIE pour l’expurger des éléments proches des partis politiques.
  5. L’organisation des élections présidentielle en avril ou en mai 2022.
  6. Le parlement pourrait continuer de fonctionner après l’application des recommandations du rapport de la Cour des Comptes.
  7. En finir définitivement avec ce qui est appelé « printemps arabe ».

B.O

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