Tunisie: Un premier pas vers le bout du tunnel ! 

Tunisie: Un premier pas vers le bout du tunnel ! 

Par Belkis Bouali (juriste)

Le 25 juillet est décidemment une date historique pour la Tunisie ! Jour de fête de la République, du décès de feu Béji Caïd Essebsi, ou encore de l’assassinat de Mohamed Brahmi, cette date est encore à marquer d’une pierre blanche avec les manifestions très importantes le dimanche 25 juillet 2021 du peuple tunisien dans les rues de plusieurs grandes villes du pays. 

Que réclame notre peuple ? Tout simplement la fin du système politique actuel qui est à bout de souffle, caractérisé par son inaction et sa corruption au plus haut niveau du système étatique. La colère du peuple tunisien est particulièrement vive contre Ennahdha, démontrant à nouveau les piètres résultats politiques et économiques obtenus par les partis islamistes lorsqu’ils sont au pouvoir et que l’islam politique n’est définitivement pas une solution pérenne pour gouverner.

Suite aux manifestations de dimanche dernier, le président Kaïs Saïed a répondu à la volonté du peuple et a acté plusieurs mesures importantes, dont le limogeage du premier ministre Hichem Mechichi et la suspension pendant 30 jours de l’activité parlementaire. Rached Ghannouchi, a rapidement dénoncé un coup d’état perpétré par Kaïs Saïed, oubliant sans doute que la décision du président tunisien est légitime puisque l’article 80 fait partie de la Constitution votée en 2014.

Car notre pays vit depuis de trop nombreuses années une grave crise économique, et les espoirs suscités par la Révolution de Jasmin se font désespérément attendre. A tel point que le peuple tunisien s’est appauvri et vit moins bien qu’il y a une décennie. La crise du Covid-19 a été la goutte d’eau faisant déborder le vase, le peuple tunisien n’en peut plus de cette situation ! L’arrivée de l’islam politique au pouvoir n’a fait qu’aggraver la situation, avec un parlement où la corruption demeure et des richesses générées qui ne reviennent pas au peuple mais aux poches des politiques mafieux.

Pour sortir de cette situation chaotique, notre pays doit immédiatement décréter l’état d’urgence économique, en prenant des réformes structurelles courageuses pour que le peuple tunisien voit enfin le bout du très long tunnel dans lequel il est plongé. Nous ne pouvons que saluer les premières décisions d’urgence prises par Kaïs Saïed, qui vont permettre d’écarter les hommes politiques les plus nuisibles à notre pays. Mais ce n’est qu’un premier pas, qui doit être suivi d’autres mesures structurelles permettant une transformation politique et économique en profondeur. C’est à ce prix que la Tunisie pourra sortir de la crise et permettra ainsi à sa jeunesse de reprendre ses rêves perdus.

 

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