Un touriste anglais raconte son "cauchemar" dans une prison tunisienne

Un touriste anglais raconte son "cauchemar" dans une prison tunisienne
 
 
Sur le site du quotidien anglais "the guardian", un touriste anglais relate sa détention dans la prison tunisienne de Habroub pour consommation de cannabis. Afin de célébrer leurs anniversaires respectifs avec sa petite amie, ils avaient réservé un séjour durant l’été de 2014 sur l’île de Djerba et cela après avoir fait un passage par la capitale hollandaise, Amsterdam.
 
Le cauchemar commence lorsqu’il monte sur la moto d’un Tunisien appelé Basam et croisé dans un bar de la ville. Quelques secondes après avoir démarré, ils sont tous les deux cernés par des policiers armés. Les deux Anglais et leur ami Tunisien sont embarqués au poste.
 
Il raconte qu’après avoir relâché sa petite-amie, Kristy, l’officier de police lui pose 3 questions "est-ce que tu consommes du cannabis ? Est-ce que tu as du cannabis ? Est-ce que tu as fumé du cannabis en Tunisie ?", "Et je répondis tout naturellement non".
 
Le touriste passe trois jours au poste de police puis reçoit la visite de deux personnes de l’ambassade UK qui l’informent qu’il a été inculpé pour consommation de cannabis. "Les policiers ont retrouvé du cannabis chez Basam [son copain local avec la moto] et il a avoué que c’était à moi".
 
Quelques jours plus tard, il est présenté devant un juge qui ne parle pas anglais. On l’informe alors qu’il sera conduit en prison en attendant de trouver un traducteur. Il est conduit à la prison de Harboub dans le gouvernorat de Médenine. Il témoigne "j’étais terrifié, mais je me disais que je serai bientôt libéré et que tout cela n’est qu’un malentendu. On m’a rasé la tête et conduit dans une cellule où 100 hommes étaient déjà entassés. Etant le seul occidental dans la prison, j’étais la curiosité de la chambre. L’électricité était coupée et il faisait 40°C. Ma couchette était à trois pas des toilettes, un simple trou puant dans le sol".
 
Le touriste anglais finit par se faire deux amis parmi les détenus qui parlent à peine anglais. Cinq mois après, en décembre, Il n’a toujours pas été présenté devant un juge "il n’y avait pas de téléphone à la prison. J’envoyais chaque semaine une lettre à Kristy [sa petite amie] mais elle n’a reçu que trois lettres. Elle m’envoyait des centaines de livres mais je n’en ai reçu que 30".
 
Sur le conseil d’un autre détenu, il décide d’entamer une grève de la faim pour forcer l’administration pénitentiaire à le présenter devant un juge. Sa santé se détériore, au bout de 19 jours, le médecin de la prison envoie une lettre au juge pour l’alerter.
 
Le 20 janvier, il est présenté au juge. Son procès, entièrement en arabe, dure 5 minutes. Un autre détenu l’informe qu’on lui a fait un test d’urine dans lequel ils ont retrouvé des traces de cannabis qu’il a consommé à Amsterdam avant d’entamer ses vacances à Djerba. Il est condamné à un an de prison et à une amende de 450 livres.
 
Le touriste finit par bénéficier d’une amnistie présidentielle accordée le 20 mars 2015. Aussitôt relâché, il prend l’avion et rentre chez lui où il découvre qu’il a perdu son emploi à cause des vacances qu’il est venu passer en Tunisie. De son séjour, il garde les souvenirs du jour du nouvel an passé en prison avec l’odeur puante et un sentiment immense d'injustice. (The Guardian)
 
 

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