Visite du président de la République à Sousse : les critiques sont-elles justifiées ?

Visite du président de la République  à Sousse : les critiques sont-elles justifiées ?

 

Le président de la République Béji Caïd Essebsi a fait mercredi à Sousse l’un de ses rares déplacements dans les régions. A mi-mandat, il n’a fait que quelques incursions dans la Tunisie de l’intérieur.

Alors que la population locale l’a accueilli avec beaucoup de plaisir et parfois un enthousiasme non feint, il s’est trouvé des contestataires nés, professionnels de la politique, activistes des réseaux sociaux, journalistes ou autres observateurs avertis ou moins avertis à critiquer cette visite et tout ce qui s’est fait autour.

Les uns sont partis en guerre contre les autorités régionales ou locales pour avoir mené des travaux de propreté ou de rénovation sur le parcours présidentiel. Tout est nickel le long de la route par où est passé le cortège du chef de l’Etat alors que le reste a été laissé en l’état sale et laid, ont-ils relevé. Certainement, ils ont raison si c’est le cas et ce n’est pas la faute de la présidence de la république. Ce sont les réminiscences d’habitudes d’avant la révolution qui ont la vie dure, ont estimé certains.

Evidemment d’aucuns n’ont  pas manqué de se servir de cet argument pour affirmer contre toute logique que l’ancien régime est de retour. Certains sont allés plus loin, déniant au président de la république le droit de se rendre dans les régions. Compte tenu de ses attributions limitées à la défense nationale et aux relations extérieures, ils estiment que cela ne lui donne aucune capacité de s’intéresser aux affaires des régions.

Bien sûr ils se trompent car outre que le chef de l’Etat est responsable de la sécurité nationale ce qui lui offre aussi la possibilité d’aller où bon lui semble pour mesurer que cette attribution est bien remplie, il est également et surtout le symbole de la nation et en tant que tel il va là où il est invité. On a relevé du reste que la visite a été ponctuée d’activités au cours desquelles Béji Caïd Essebsi a donné le coup d’envoi d’un grand projet privé le Mall of Sousse en même temps qu’il a pris connaissance du projet d’extension du Stade olympique de Sousse pour qu’il soit digne d’une grande association sportive comme l’Etoile sportive du Sahel. Ses autres visites aux laboratoires pharmaceutiques d’Unimed, à la station d’assainissement, ou au centre national de formation professionnelle en électronique ne sont pas anecdotiques puisqu’elles donnent une orientation aux pouvoirs publics.

La visite du président de la république à Sousse ne manque pas de symboles et la population locale en a compris les tenants et les aboutissants c’est pour cela qu’elle a réservé au chef de l’état un accueil digne de son rang. Elle l’a fait de bon cœur et sans qu’elle ne se fasse violence à cette fin.

En rassemblant enfin les hauts cadres de la région de toutes les couleurs et les sensibilités politiques sans oublier les anciens résistants de la région, et en réservant à chacun un bon mot, le chef de l’Etat a montré, non seulement qu’il est au dessus de la mêlée, mais surtout qu’il incarne l’unité nationale, un rôle essentiel que lui seul peut assumer.

Toutes les fois que les hautes autorités de l’Etat fassent quelque chose, une crainte se fasse jour quant au retour des anciennes pratiques. Certes cela peut se comprendre, mais la démocratie naissante que nous sommes en train de construite ne signifie pas que l’on doit forcément rompre avec des traditions qui ont fait la force de la Tunisie et qui ont pour noms le contact direct entre gouvernants et gouvernés ou la mise en exergue des signes de l’unité nationale.

Il ne faut surtout pas que le respect et la considération dus à la plus haute autorité de l’Etat souffrent le moindre amoindrissement. Bien au contraire, c’est surtout en démocratie que le chef de l’Etat, en sa qualité de symbole de la nation mérite tous les égards.

RBR

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