1917, 1947, 1967… les Palestiniens bafoués

1917, 1947, 1967… les Palestiniens bafoués

 

Par Anouar Gharbi
Directeur au Geneva Council for International Affairs Development

L’année 2017 marque le centenaire de la Déclaration de Balfour. Cela fait cent ans que le document infâme du gouvernement britannique avait promis aux juifs du monde une «patrie» qui deviendra plus tard «Israël». Beaucoup ont vu dans ce document une chance de se débarrasser des communautés juives qui ont vécu en Europe depuis des siècles.

Pour les tenants du sionisme, l’initiative Balfour concrétisait la possibilité d’être à l’abri des persécutions par la création d’un Etat. Pour les Palestiniens et Arabes, victimes de la mise en application du sionisme, c’était un mouvement spoliateur, colonisateur et destructeur.

Le génie du projet sioniste était d’avoir parfaitement réussi à s’insérer dans les projets coloniaux européens, et spécifiquement britanniques, et de se présenter comme un mouvement soutenant les intérêts de ces puissances. A ce titre, Herzl déclara que l’Etat juif serait «un rempart face à la barbarie asiatique».

La Déclaration de Balfour a ensuite été utilisée comme outil par le mouvement sioniste pour diffuser des flux de migration juive illégale en Palestine. Les médias sionistes faisaient la promotion de cette migration massive et avaient décrit ces migrants juifs comme «pauvres» et «vulnérables».

Alors que la migration juive vers la Palestine avait atteint son paroxysme en 1940, ceux qui avaient été décrits comme pauvres et vulnérables ont montré leur réelle intention et ont mené une guerre brutale contre la population indigène innocente de Palestine. Plus de 530 villages ont été détruits par des gangs paramilitaires juifs (Irgun, Lehi, Haganah et Palmach), tandis que des centaines de milliers de Palestiniens ont été tués, blessés et déplacés par la force.

Ironiquement, ces groupes terroristes violents ont constitué la base de ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Forces de défense israéliennes (FDI). En effet, cela s’est illustré notamment dans les dernières attaques contre Gaza, où des centaines d’enfants innocents ont été tués en 2008, 2012, 2014.

C’est vraiment hilarant de voir les tentatives des gouvernements israéliens de nous faire croire que l’Etat d’Israël est la seule et unique démocratie dans la région. L’histoire sera toujours témoin de l’établissement brutal d’Israël comme un Etat sanguinaire.

Parler «d’indépendance d’Israël» est une manière de nous berner. L’histoire est claire, Israël a été établi par la force brutale, les massacres et les déplacements. Ce sont des faits que l’Etat israélien et la propagande tentent de cacher grâce à leur machine bien orchestrée de mensonges et de désinformation.

Le déplacement d’une nation pour établir un pays pour une certaine catégorie de personnes est contraire à l’éthique. L’implantation de la population juive en Palestine au détriment des Palestiniens est immorale et sans fondement.

Depuis 1947, date du partage voté de la Palestine sous mandat britannique en deux Etats (l’un juif et l’autre arabe) par l’ONU dans le cadre de la résolution 181, le peuple palestinien s’est vu spolié, expulsé et maltraité, et est devenu apatride. Dès lors, il est grand temps que la communauté internationale, si prompte à réagir lorsqu’il s’agit de défendre des intérêts géostratégiques, fasse preuve de courage politique et soutienne les revendications légitimes des Palestiniens.

La Nakba signifie catastrophe, agonie et discrimination. La mort et le déplacement des Palestiniens en 1948 hantent encore Israël. Néanmoins, les Palestiniens sont encore déterminés à retourner et revendiquer leur patrie, et le droit international leur accorde ce droit.

Il n’y aura pas de paix au Moyen- Orient tant que la justice n’aura pas été rendue au peuple palestinien. Cela passe obligatoirement par l’application du droit international, concernant le droit au retour des réfugiés palestiniens chez eux et la récupération de leurs biens, le retrait des forces d’occupation de tous les territoires occupés, y compris Jérusalem (Al-Qods), et la proclamation de l’Etat palestinien indépendant et souverain. (TDG)

 

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