Agressions des journalistes par les policiers : Les excuses ne suffisent pas

 Agressions des journalistes par les policiers : Les excuses ne suffisent pas

Suite aux nouvelles agressions par les forces de l’ordre contre des journalistes, lors de la manifestation “Winou El Pétrole”, Reporters sans frontières (RSF) a édité un communiqué dont lequel elle s’est dite extrêmement inquiète.

L’organisation demande que des poursuites judiciaires soient engagées contre les agresseurs, car seules des sanctions exemplaires mettront fin à l’impunité de ces exactions.

 Le communiqué a ajouté :

« En dépit de nombreuses initiatives comme la publication en février dernier par RSF de recommandations pour améliorer les relations entre policiers et journalistes, les résultats sur le terrain tardent à se faire sentir. Le même scénario se répète depuis plusieurs mois : des violences sont perpétrées par les forces de l’ordre contre des journalistes suivies par des excuses du ministère de l’Intérieur, sans qu’aboutissent les poursuites judiciaires à l’encontre des agresseurs. Cette contradiction flagrante entre les paroles et les actes émanant du gouvernement pose la question de la bonne volonté des pouvoirs publics quant à la protection des journalistes.

“Pour le premier semestre 2015, Reporters sans frontières a déjà recensé plus d’une quarantaine d’agressions de journalistes, notamment pendant la couverture de manifestations, chiffre en hausse par rapport à l’année précédente. Mettre fin à l’impunité des attaques commises contre eux ne pourra se réaliser qu’avec la condamnation des agresseurs par la justice, déclare Lucie Morillon, directrice des programmes de Reporters sans frontières. Dans un pays où le droit d’informer et d’être informé est plus important que jamais, il est essentiel que des sanctions exemplaires soient adoptées”.

L’organisation rappelle que la poursuite des deux policiers ayant agressé le photographe Jalel Ferjani des journaux Waqaii et Al Chourouk en mai 2014 n’a pas encore connu son dénouement malgré la gravité des faits. Quant aux résultats de la Commission d’enquête sur les violences du 9 avril 2012, ils n’ont jamais été rendus publics.

La Tunisie est 126e sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2015 de RSF. »