Appel de Tunis: l'UPM, stratégie pour sortir de la crise

Une quinzaine d'éminents économistes euroméditerranéens ont lancé, samedi, à Tunis, un appel aux fins

de réactiver, en cette période de crise aux conséquences incertaines, l'intérêt pour l'Union pour la Méditerranée (UPM), d'accélérer la mise en place de ses institutions et d'entamer l'exécution de projets concrets en matière d'agriculture, d'environnement, d'eau, d'énergie et de finance.

L'«Appel de Tunis », qui a fait objet d'un déjeuner débat organisé par l'Institut Arabe des chefs d'entreprise (IACE), relève que les 43 pays membres de l'UMP n'ont pas encore réellement pris la mesure de cette crise et que si rien n'est fait, maintenant, la région risque d'être marginalisée.

Les signataires, appellent les pays européens à saisir l'opportunité du programme d'UPM pour accélérer l'intégration économique euro-méditerranéenne et les pays du sud à relancer leur intégration régionale : «Aucune zone économique du sud n'est parvenue à émerger sans un minimum d'intégration économique régionale.

La zone asiatique fournit dans ce domaine un modèle, note l'Appel.

M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale, a indiqué que la Tunisie est tenue par l'obligation des résultats et s'attend à ce que des projets clairs soient définis et financés à des conditions favorables.

Il a ajouté que l'UMP se doit également de favoriser la libre circulation des personnes dans les deux sens et de renforcer le sentiment d'appartenance à un même espace.

Quant à M.Afif Chelbi, ministre de l'industrie, de l'énergie et des PME, le temps joue contre l'UPM d'où tout l'intérêt de lancer un signal fort en entamant la mise en œuvre, dans les meilleurs délais, de projets concrets.

Au nombre de ces projets, il a cité le financement des études de faisabilité des interconnexions électriques, du projet de production d'électricité, au sud de la Tunisie, à partir de l'énergie solaire et d'un autre de dépollution chimique (2 milliards d'euros).

Evoquant la délicate question du financement de l'investissement dans la zone euro-méditerranéenne, les signataires ont recommandé la création d'une banque régionale dédiée au partenariat dans le cadre de l'UPM. Interpellé sur les éventuelles ressources de cette institution financière, M.Christian de Boissieu (France), universitaire et Président délégué du Conseil d'Analyse Economique auprès du premier ministre français, a indiqué que cette banque peut collecter une partie de l'épargne européenne et bénéficier d'un redéploiement des mécanismes classiques mis en place par l'Union européenne pour financer le partenariat euroméditerranéen.

source: T.A.P