Attaque chimique en Syrie : L'opposition accuse El Assad, la Russie disculpe Damas

Attaque chimique en Syrie : L'opposition accuse El Assad, la Russie disculpe Damas

 

Des substances toxiques, oui, mais pas d'attaque chimique. Tel est le message que la Russie tente de faire passer, aujourd’hui mercredi 5 avril 2017 après qu'une partie de la population de Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest du pays, a été intoxiquée par des gaz, mardi, après une frappe aérienne qui a fait de nombreux morts et blessés.
Le bilan de cette frappe ne cesse de s'alourdi et les derniers chiffres font état de 72 civils tués, dont 20 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). «Il y a également 17 femmes parmi les victimes et le bilan pourrait encore augmenter car il y a des personnes disparues», précise l'OSDH.
Selon des médecins sur place, les symptômes relevés sur les patients sont similaires à ceux constatés sur des victimes d'une attaque chimique : pupilles dilatées, convulsions, mousse sortant de la bouche. Plusieurs victimes ayant survécu peinent à respirer malgré un masque à oxygène.
La Russie avance sa propre explication concernant ladite. Ce serait la conséquence d'une frappe menée sur un entrepôt de la ville. «Selon les données objectives du contrôle russe de l'espace aérien, l'aviation syrienne a frappé près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste», déclare, dans un communiqué, le ministère russe de la Défense. Le bâtiment abritait «un atelier de fabrication de bombes, avec des substances toxiques», ajoute le ministère, sans préciser si l'aviation syrienne a frappé volontairement ou par accident cet entrepôt, t si oui, si Damas savait que les armes dans l’entrepôt était toxiques ou non. «L'arsenal d'armes chimiques a été livré par des combattants venant d'Irak», précise encore le ministère, qualifiant ses informations d'«entièrement fiables et objectives».
L'opposition syrienne a, en revanche, accusé dès mardi le «régime du criminel Bachar» al-Assad, le président syrien, d'avoir perpétré cette attaque avec des «obus» contenant du «gaz toxique» et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à ouvrir immédiatement une enquête. Boris Johnson, le ministre britannique des Affaires étrangères, juge, lui aussi, aujourd’hui, que toutes les preuves accusent le régime syrien. «Toutes les preuves que j'ai vues suggèrent que c'était le régime d'Assad (...) utilisant des armes illégales en toute connaissance de cause sur son propre peuple», a-t-il déclaré en arrivant à une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont présenté mardi soir un projet de résolution condamnant l'attaque chimique et appelant à une enquête complète et rapide, à la veille d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, instance décisionnaire de 15 pays, dont 5 sont membres permanents avec un droit de veto (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni, et France).
Le texte demande également à la Syrie de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque. Enfin, il menace d'imposer des sanctions en vertu du chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui prévoit des mesures allant des rétorsions économiques à l'emploi de la force.

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