Blocage de Petrofac: L'illustration parfaite de la faiblesse de l’Etat

Blocage de Petrofac: L'illustration parfaite de la faiblesse de l’Etat
 
 
Le blocage de l’activité de la société pétrolière britannique de prospection et d’exploitation énergétique Petrofac à Kerkennah qui dure depuis plus de quarante jours illustre la faiblesse de l’Etat tunisien et l’incapacité de nos gouvernants à résoudre un problème qui cause pourtant d’énormes pertes matérielles à la Tunisie.
 
En effet, bien que la société mère ait arrêté entre-temps ses investissements prévus en Tunisie en 2016 et malgré qu’elle ait annoncé son intention de quitter définitivement la Tunisie, rien ou presque n’a été fait.
 
Même la venue du plus haut responsable anglais de la société de Londres afin d’inciter le gouvernement à trouver une solution pour déloger ces anarchistes qui bloquent Petrofac bien qu’ils n’aient rien à voir avec son activité n’a pas été utile.
 
Les réactions du gouvernement tunisien se sont en effet limitées à des interventions du ministre de l’Energie et des Mines, Mongy Marzouk, qui a essayé de trouver des solutions avec ces hors-la-loi. Ce dernier leur a proposé de continuer durant six mois de bénéficier des salaires qui leur sont versés par l’Etat bien qu’ils ne fassent rien en contrepartie.
 
Il s’est engagé à leur faire bénéficier de la couverture sociale en attendant de les recruter dans les administrations où ils veulent s’imposer.
 
Mais ces protestataires n’ont rien voulu entendre, indiquant qu’ils ne mettront un terme à leurs sit-in qui bloquent l’activité de Petrofac que s’ils sont recrutés immédiatement et que si la société qui les a attaqués en justice pour entrave à la liberté de travail et pour les pertes qu’ils lui font subir, s’engage à arrêter ses poursuites. 
 
Ainsi donc, devant la passivité étonnante des autorités tunisiennes qui n’arrivent pas à trouver une solution efficace pourtant claire (application de la loi) afin de mettre un terme au sit-in sauvage des protestataires de la société de l’environnement, ce énième blocage de Petrofac risque d’être fatal pour de nombreuses parties (les employés de la société, ceux qui bénéficient de son activité à Kerkenah et surtout l’Etat Tunisien).
 
Il est inutile de rappeler, dans ce sens, que l’arrêt de l’activité de Petrofac lui coûte la perte de quelque 200 000 dollars par jour dont 160 000 auraient dû revenir à l’Etat tunisien (actionnaire à raison de 55% dans la concession d’exploitation des champs Chergui à travers l’ETAP) et qui bénéficie en plus des revenus des impôts sur les ventes.
 
Outre bien sûr les pertes dues au recours à l’importation de gaz de l’Algérie pour remplacer celui qui devait être produit par Petrofac dans l’alimentation de la centrale de la STEG. Des pertes qui laissent perplexes dans une période où la Tunisie a plus que jamais besoin de toutes ses ressources pour espérer s’en sortir.
 
Mais le plus surprenant dans cette affaire, c’est que certains syndicalistes irresponsables et quelques politiques anarchistes continuent à soutenir ces hors-la-loi comme certains députés de la région de Sfax qui les ont amenés jeudi au siège de l’ARP !
 
B.M.

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