Blocage du Champ de Guebiba à Sfax: 225 mille dinars de perte quotidienne pour l’Etat tunisien

Blocage du Champ de Guebiba à Sfax: 225 mille dinars de perte quotidienne pour l’Etat tunisien

Coïncidence surprenante, le jour même où la société Panoro Energy, qui possède des actifs pétroliers et gaziers en Tunisie, a diffusé un communiqué pour annoncer ses résultats financiers lors des trois premiers trimestres de l’année 2020, dans lequel elle s’est félicitée de l’augmentation de sa production brute totale dans notre pays de plus de 25%, pour atteindre les 5000 barils/jour, les protestataires ont bloqué les accès à son site de production à Guebiba (Sfax) et ont imposé l’arrêt de sa production.

L’effet boule de neige qu’on redoutait tellement suite à l’irréalisable accord d’El Kamour est devenu une réalité, puisque tous les protestataires qui veulent imposer leurs revendications à l’Etat plus que jamais faible ne trouvent plus mieux que de bloquer les sites de production énergétique.

A Guebiba, ces protestataires ont donc installé le lundi soir leurs tentes à l’entrée du champ pour interdire toute entrée ou sortie et ainsi bloquer la production, prenant en otage les employés qui travaillent sur le site, et qui se sont retrouvés coincés à l’intérieur dans une ambiance terrifiante sans aucune protection.

Le comble, c’est qu’en marge de sa production de 3000 barils de pétrole brut par jour, ce champ génère des quantités de gaz H2S très inflammables, qui doivent être traitées d’une façon continue par les ingénieurs du site, pour éviter tout risque d’accident.

Comme à El Kamour, ils revendiquent surtout la création de postes d’emploi dans les sociétés fictives de l’environnement, mais aussi le financement des projets pour les chômeurs de la région.  

Ce champ de Guebiba, géré par la société Thyna Petroleum Services (TPS), appartient à l’Entreprise Tunisienne d’Activité Pétrolière à raison de 51% et à Panoro (49 %). Il génère des revenus nets annuels à l’Etat tunisien de l’ordre de 80 millions de dinars.

Ce qui veut dire que chaque jour de blocage de son activité fait perdre à l’Etat tunisien quelque 225 mille dinars (ses revenus en tant qu’actionnaire plus les impôts et les différentes taxes).

Face à ces énormes pertes financières, au moment où le pays en faillite a plus que jamais besoin de toutes ses ressources, on ne peut que lancer de nouveaux appels aux autorités dépassées pour intervenir immédiatement et appliquer la loi pour éviter la dislocation de l’Etat.

Nour El Houda Ben Mrad
 

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