CONECT: Il y a une opportunité réelle pour la Tunisie de s’inscrire davantage dans la RSE

CONECT: Il y a une opportunité réelle pour la Tunisie de s’inscrire davantage dans la RSE

La Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (Conect), en collaboration avec ses partenaires, a organisé aujourd’hui, sa 8ème conférence nationale sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), et ce, sur le thème « La responsabilité sociétale de l’entreprise, levier de l’économie circulaire et de l’investissement durable ».

L’objectif de cette 8ème édition a été d’ouvrir le débat sur les perspectives collectives, locales et régionales pouvant favoriser une intégration des préoccupations des différents acteurs territoriaux. Mais aussi de faire converger leurs actions en faveur de la préservation de l’environnement, la promotion et le soutien de l’entrepreneuriat vert et circulaire.

La RSE est l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités et leurs relations avec toutes les parties prenantes. En gros, la RSE se définit comme la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.

Souvent évoquée comme un modèle d'intégration permettant de combiner les objectifs de développement économique, social et environnemental, la RSE a pour préoccupation d'installer au sein de l’entreprise une relation durable entre les parties prenantes afin d’avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable, comme l’a évoqué Tarak Chérif,président de la Conectlors de son mot de bienvenue à l’ouverture des travaux.

Pour l’internationalisation et la labélisation des entreprises, M. Chérif a estimé que la RSE demeure une nécessité dans le but de saisir davantage les opportunités d’investissement et d’exportation. Il a rappelé, en ce sens, qu’à ce jour, quatre entreprises tunisiennes sont labelisées RSE. 

Ainsi, dans le cadre du projet Cluster4Green, mis en œuvre par le programme ENI CBC MED et avec l’appui de l’UE, le département RSE de la Conect a l’opportunité de réaliser un programme de soutien à l’investissement durable afin de promouvoir des projets d'investissement responsables, de créer des opportunités économiques par la promotion de l'économie circulaire. Mais aussi de voir comment les institutions de l’État, les associations et les ONG ainsi que les entreprises privées abordent les questions de «l’écologisation». 

Par souci de soutenir la mise en œuvre des actions de promotion des investissements durables aux niveaux national et international, Cluster4Green cherche ainsi à identifier et à développer les synergies existantes entre ces acteurs, afin de créer une alliance pour l'investissement durable basée sur des partenariats divers et variés.

Le monde se dirige vers l’économie verte et l’économie circulaire

Cette conférence a été aussi l'occasion d'ouvrir le débat sur le concept d’économie circulaire/verte. Lequel désigne un modèle économique dont l’objectif est de produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et les gaspillages de ressources et en tenant compte de l’impact social et économique de l’entreprise. Il s’agit, en filigrane, de rompre avec le modèle de l’économie linéaire pour un modèle durable. 

A cet égard, Douja Gharbi, vice-président de la Conect, a précisé que la Confédération s’est focalisée sur la RSE depuis 2012. A ce jour, on constate un développement notable au niveau de la mise en œuvre de cette démarche, et ce, en raison de l’impact de la RSE sur les entreprises, sur l’économie en général et sur l’environnement en particulier. On constate aussi qu’il y a de nouvelles normes qui s’imposent aujourd’hui dans le monde, à savoir le reporting ESG qui sera obligatoire en Europe.
 
Et d’ajouter que ce développement est dû essentiellement aux changements climatiques et aux problèmes écologiques. Sachant que tout le monde se dirige vers l’économie verte et l’économie circulaire. Pour le cas de la Tunisie, Mme. Gharbi a estimé que pour la Tunisie, la volonté et les initiatives existent mais les encouragements font défaut. 

Une chose est sûre, aujourd’hui, le lien évident entre RSE et économie verte est tel qu’on ne peut parler de politique RSE d’une entreprise sans tenir compte du mode opératoire de cette dernière qui s’inscrit dans un processus de développement durable.

Cette 8ème conférence a porté sur deux panels. Dans un premier panel intitulé « La RSE et l’économie verte et circulaire, au profit du développement durable », ont été évoqués, entre autres, la question du label RSE, son impact sur les parties prenantes, les exigences des institutions financières en matière de responsabilité et d’impact des entreprises dans la prise de décision de financement.

Dans ce cadre, Bilel Sahnoun, Directeur Général de la Bourse de Tunis, est revenu, dans son intervention sur la contribution de la Bourse dans l’adoption des politiques RSE en tant que tendance internationale. Pour ce faire, la Bourse a lancé, au début de l’année 2022 un Guide de reporting ESG. Ce guide est axé sur 32 critères basés sur les 17 ODD des Nations Unis. Il permet de suivre l’évolution des entreprises dans le temps sur chacun de ces critères et de comparer les entreprises entre elles-mêmes et sur le plan international. 

Il a rappelé que dans le monde, plus de la moitié des fonds levés par les entreprises ont été qualifiés de responsable. Ceci reflète qu’il y a réellement une opportunité pour la Tunisie de s’inscrire davantage dans la RSE. 

Dans un second panel intitulé « Cluster4Green national sustainable investment frameworks: comment structurer l’appui aux entreprises responsables en Tunisie et en Méditerranée ? », les experts se sont penchés sur le rôle des acteurs financiers face aux enjeux de mobilisation des entreprises. Tandis que des experts en changements climatiques nous ont expliqué comment les enjeux climatiques doivent être intégrés dans les cadres et dispositifs d’appui aux entreprises responsables.

Imen Zine

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