Coup de force à Kerkennah: 80 manifestants encerclent les policiers et les obligent à quitter

Coup de force à Kerkennah: 80 manifestants encerclent les policiers et les obligent à quitter
 
 
Si l'anarchie est devenue en Tunisie une règle depuis la fameuse révolution, certaines localités commencent à en devenir le symbole. C'est le cas de l'archipel de Kerkennah où le désordre et le manque d'autorité se sont instaurés dans leur expression la plus sauvage.
 
En effet, les multiples revendications parfois légitimes et parfois insensées, l’incivisme des profiteurs qui veulent s’approprier avec la force de ce qui ne leur revient pas de droit, conjuguées à la faiblesse de l’Etat et à la passivité complice des autorités régionales et locales, sont autant de facteurs très graves qui ont fait que ce coin du paradis jadis adoré des touristes est devenue une zone hors la loi.
 
La présence de la police dans l’île est, rappelons-le, interdite par les protestataires depuis les affrontements du mois d’avril lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre fin au blocage de la société pétrolière Petrofac (blocage qui dure depuis le 16 janvier) jusqu’à ce jour.
 
Depuis vendredi matin, la tension a encore atteint un summum lorsque certains policiers ont débarqué à l'archipel. Quelque 80 manifestants ont réagi pour protester contre cette présence non souhaitée. Après avoir encerclé le poste de police. Ils ont demandé aux agents de quitter immédiatement les lieux.Une scène qui rappelle celle vécue le 12 juillet dernier lorsqu'un groupe de policiers chargé de se déployer à l’île a été empêché de rouvrir le poste du port de Sidi-Youssef et d’entrer dans l’archipel pour reprendre leurs activités.
 
Par ailleurs, un certain nombre d'agents sont revenus vendredi soir sur l'île pouressayer de travailler en tenue civile refusant dans un premier temps de se plier aux pressions imposées par les protestants.
Néanmoins, ils ont été obligés de céder par la suite face à la montée de la tension et aux menaces des "hors la loi".
Ainsi en cette saison estivale qui touche à sa fin, Kerkennah continue encore à vivre dans un chaos total dans lequel l’Etat a perdu toute autorité ou contrôle.
 
Le comble dans cette situation, c'est que les rares médias ( dont la Watania dans un reportage pour le JT de 20h) qui ont tenté d'obtenir des témoignages de ces incidents ont été confrontés au mutisme des populations locales et même des témoins occulaires. C'est la peur des représailles dans une zone hors-la-loi qui explique ces comportements tristes et inimaginables dans la Tunisie d'avant la révolution.
 
O B

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