Filières jihadsites : L.Chettaoui accuse, N.Bhiri et H.Omrane récusent

Filières jihadsites : L.Chettaoui accuse, N.Bhiri et H.Omrane récusent

 

Leïla Chettaoui, l’ancienne présidente de la commission parlementaire tunisienne chargée d'enquêter sur les filières jihadistes, persiste et signe. Au cours de la réunion de la dite commission, tenue ce lundi 10 juillet, au siège de l’ARP, sous la présidence de la nouvelle présidente, la députée de Nidaa Tounes, Hela Omrane, elle a réitéré ses accusations contre un parti politique, qu’elle a évité de nommer, d’avoir été derrière la constitution de plusieurs associations  caritatives et religieuses qui ont contribué à l’embrigadement et l’envoi des jeunes  vers les zones de conflit. Chettaoui qui a été démise de la présidence de la commission après son exclusion du groupe parlementaire de Nidaa Tounes, a été récupérée par le groupe Al Horra de Mashrou3 Tounes, pour réintégrer la dite commission, à la place d’un autre membre du même groupe.

Elle a affirmé que 200 associations caritatives et religieuses constituées après septembre 2011 ont été impliquées dans l’endoctrinement et l’embrigadement des jeunes. Ces associations ont été financées par l’Etat de Qatar. Elles recevaient des virements allant de 100.000 à trois millions de dinars chacune. Le Mufti de Daesh, un Saoudien aujourd’hui en prison, était venu en Tunisie en décembre 2011, juste après les élections de l’Assemblée nationale constituante qui a vu l’arrivée au pouvoir de la Troïka formée du mouvement Ennahdha et des partis CPR de Moncef Marzouki et Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar. Ce Mufti, a-t-elle expliqué, avait été accueilli par une association tunisienne, sous la couverture d’un parti au pouvoir, pour participer à la transformation des réseaux salafistes du pays en réseaux salafistes jihadistes. Elle s’est, également, interrogée sur la raison pour laquelle la décision d’adresser une correspondance au parlement syrien (depuis le 14 avril dernier), pour obtenir des informations sur les parties qui ont facilité l’envoi de tunisiens en Syrie, n’a pas été activée. D’autant, a-t-elle insisté, que la partie syrienne a fait part de la disposition d’apporter son aide à ce sujet.

Ces déclarations ont fait réagir les membres nahdhaouis de la commission. Noureddine Bhiri, le président du groupe parlementaire a déclaré que les accusations de Leila Chettaoui ne font qu’envenimer la situation et ne permettent pas de lever le voile sur la vérité. Il ne faut pas, a-t-il ajouté, « anticiper les travaux de la commission en avançant de fausses accusations et perturbant ses activités par des déclarations irresponsables ».De son côté, la nouvelle présidente de la commission, Hela Omrane a souligné que Leila Chettaoui sera auditionnée au cours de la prochaine réunion   et elle devra fournir les preuves qui corroborent ses accusations. Sinon, elle devra cesser de déclarer à qui veut l’entendre qu’elle détient la vérité sur les filières d’envoi des jeunes tunisiens vers les zones de conflit. Pour ne pas influencera les travaux de la commission.

B.O

 

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