France : Une journaliste dépossédée de son prix pour avoir parlé de génocide à Gaza

France : Une journaliste dépossédée de son prix pour avoir parlé de génocide à Gaza

La présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé sur X (ex-Twitter) retirer le prix Simone-Veil à l'écrivaine Zineb El Rhazoui « en accord avec les ayants droit de Simone Veil », accordé en 2019.
Les motivations de cette décision s'expliquent par les « récentes déclarations » de l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo « quant aux tragiques événements survenus en Israël et dans les territoires palestiniens depuis le 7 octobre ». Zineb El Rhazoui avait notamment retweeté un post faisant un parallèle « entre Auschwitz et la riposte israélienne contre Hamas à Gaza »: « Les sionistes ont perfectionné la science du génocide. Ils ont amélioré le modèle nazi. Le but est l’extermination des Palestiniens juste comme les nazis projetaient d’exterminer les juifs. »

D’origine marocaine, Zineb El Rhazoui qui a été proposée en 2021 au prix Nobel de la paix, s’est distinguée par son combat contre l’islamisme, les droits de l’homme et la liberté d’expression.   Du coup, elle est passée du statut de figure emblématique à celui de la pècheresse pour avoir défendu le droit des palestiniens à vivre en paix.

Zineb a réagi à cette décision en écrivant au petit fils de Simone Veil tout en restant ferme sur sa position.

 « Si le prix Simone Veil, c’est de se taire devant les agissements criminels, internationalement condamnés, du gouvernement d’extrême-droite de #Netanyahu, je serais très heureuse de le rendre. »

« Il y a 4 ans, écrit-elle, j’ai eu l’honneur de recevoir des mains de Madame Valery Pécresse « le prix Simone Veil des Trophées Elles de France, prix du public qui a très largement voté pour qu’il me soit attribué. Pour moi, l’enseignement de Simone Veil, c’est que l’humanisme prime toujours sur le clanisme ou le politique. Son héritage à mes yeux, c’est que l’être humain, quelle que soit sa couleur, sa croyance, sa langue, son sexe, est irréductible dans son droit à vivre et à être libre. Pour moi, Simone Veil c’est « Plus jamais ça ». Plus jamais ça pour toute l’humanité, y compris pour les Palestiniens, car les Palestiniens sont des êtres humains comme vous et moi Monsieur. Pour moi, honorer Simone Veil, c’est s’insurger contre TOUTES les morts de civils, quelle que soit leur nationalité ou leur religion, quelle que soit l’idéologie de l’assassin. Si le prix Simone Veil signifie de s’indigner uniquement des victimes innocentes du 7 octobre, et pas celles du 8 octobre, du 9 octobre, du 10 octobre, du 11 octobre… jusqu’à ce jour, et bien je n’en veux pas. Si le prix Simone Veil, c’est de se taire devant les agissements criminels, internationalement condamnés, du gouvernement d’extrême-droite de #Netanyahu, je serais très heureuse de le rendre. En revanche, si le prix Simone Veil signifie, comme je le crois, de défendre l’être humain contre le crime de masse perpétré par tout régime fanatisé, alors je vous invite à joindre votre voix à la mienne pour défendre le droit des Palestiniens à vivre en paix, libres de toute occupation, colonisation ou tyrannie. Je vous invite également, au nom de votre grand-mère et en hommage à son leg, à condamner fermement les crimes du gouvernement israélien contre des milliers de civils palestiniens, dont plus de 8000 enfants tués à ce jour. En dénonçant les crimes de masse commis par Israël à Gaza, au même titre que les crimes du Hamas contre les civils israéliens, je fais plus honneur que jamais à l’héritage de Simone Veil. J’invite tout être humain, dont vous Monsieur, à en être digne. »

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