Interview de Nabil Karoui depuis sa prison : " Si je ne suis pas libéré, ces élections deviendraient une vraie mascarade démocratique".

Nabil Karoui, président du parti « Au cœur de la Tunisie » et son candidat à l’élection présidentielle a accordé une interview exclusive au site français Le Point qu’il publie ce mercredi.

Il indique que ses conditions de détention sont correctes. Selon lui c’est « le chef du gouvernement, Youssef Chahed, ainsi que ses alliés islamistes » qui l’ont incarcéré illégalement pour qu’il ne puisse pas faire sa campagne pour les élections présidentielle et législatives. « Cependant et malgré tout ce que j'ai subi, je suis au second tour. Cela revient à dire que, aujourd'hui, sans faire campagne et ayant subi tout ce harcèlement ainsi que les pressions dont a souffert mon équipe à l'extérieur, n'ayant pas pu apparaître comme les autres candidats dans les médias pour expliquer mon programme et mes idées aux électeurs, je suis quand même au second tour. Je représente donc un poids électoral et politique, je suis une réalité dans la Tunisie d'aujourd'hui ».

A la question : pensez-vous être libéré afin de pouvoir faire campagne ?, il répond : « Si je ne suis pas libéré, quels sens auraient ces élections ? Elles deviendraient une vraie mascarade démocratique. Chahed et son parti voulaient me mettre sous les verrous, car ils pensaient que, moi éliminé, ils auraient un boulevard vers le second tour. Vous avez vu le résultat, ces gens sont déconnectés du pays profond, d'où leur échec cuisant. Ses complices islamistes sont plus concernés par les législatives où mon parti, Au cœur de la Tunisie, les devance largement. Les islamistes d'Ennahdha vont tout faire pour me garder derrière les barreaux jusqu'au 6 octobre. Ils pensent gagner en m'écartant. Nous sommes dans une situation surréaliste où les gens actuellement au pouvoir pensent, s'ils me gardent en prison, gagner ».

Selon le site, « Nabil Karoui a répondu au Point depuis sa prison, où son avocat lui a lu nos questions. L'homme d'affaires lui a ensuite dicté ses réponses et l'avocat nous a transmis ses notes ».

Lire l’intégralité de l’interview :

https://www.lepoint.fr/afrique/exclusif-tunisie-nabil-karoui-si-je-ne-su...