La Centrafrique accouche, dans la douleur, d'un accord de fin des hostilités

La Centrafrique accouche, dans la douleur, d'un accord de fin des hostilités

 

Les protagonistes de la crise centrafricaine réunis à Brazzaville ont signé, mercredi 23 juillet dans la soirée, un accord de cessez-le-feu qui prend effet immédiatement sur l’ensemble du territoire. Mais des observateurs sont pessimistes sur son applicabilité.

Débuté lundi à Congo Brazzaville, le deuxième jour des pourparlers a été riche en rebondissement, car la Séléka a fait de la partition du pays leur préalable à toute discussion. Il aura fallu le forceps du médiateur congolais D.Sassou Nguessou pour que le forum accouche enfin un accord de fin des hostilités.

Au ministère des affaires étrangères congolais, les deux premier a paraphé le document sont Mohamed-Moussa Dhaffane de la Séléka et Edouard Patrice Ngaïssona des anti-Balaka. En tout, une quarantaine de personnalité ont aussi apposé leurs signatures au bas du document, notamment, le président congolais Denis Sassou Nguesso, l'Archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et l'Imam Layama Kobine, Président de la Communauté Islamique de la Centrafrique.

A la clôture de la conférence, le Chef d’Etat congolais a garanti que "Brazzaville constitue (un) premier pas" avant un dialogue national et un "forum de réconciliation nationale qui clôturera formellement le processus que nous venons d'engager". Et à la Présidente centrafricaine C.Samba-Panza de préciser que "le préalable de tout, c’était la cessation des hostilités".

Appliquera ? Appliquera pas ?

Le pessimisme des centrafricains et observateurs sur l’applicabilité de ce texte trouve sa justification dans les divisions internes au sein des groupes armés –Séléka et anti-Balaka - et les accords précédents qui se sont vite retrouvés dans les tiroirs des protagonistes.

Quelques heures seulement après la signature de l’accord, le porte-parole du bureau politique de l’ex-rébellion a dénoncé sur RFI n’engageait que ses signataires et pas la Séléka. " Nous ne reconnaissons pas cet accord, qui ne nous engage pas " déclarait ainsi à RFI Habylah Awal, au moment même où le texte était pourtant signé. " Nous sommes suffisamment représentatifs pour faire appliquer l'accord ", lui a répliqué Mohamed Moussa Dhaffane, chef de la délégation Séléka aux discussions de Brazzaville. Poursuivant, il ajoute que "nous avons signé cet accord de cessez-le-feu aujourd'hui devant tous. Notre engagement est ferme et irréversible".  

Patrick Edouard Ngaïssona, chef de la délégation anti-Balaka, s'est lui aussi engagé en faveur de la paix, "toute personne prise en train de rompre le cessez-le-feu sera arrêtée", a-t-il martelé. On comprend alors que l’enjeu de ce consensus arraché au dernier est donc son application.

En attendant la tenue d’autres fora prévus après la conférence de Brazzaville, les centrafricains épris de paix exhortent les faucons à taire leurs divergences partisanes et égoïstes au bénéfice de la concorde nationale.

Fleury Venance Agou