La Chine s’est éveillée, le monde commence à trembler

La Chine s’est éveillée, le monde commence à trembler

 

« Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera », un livre écrit en 1973  par un ancien ministre français, Alain Peyrefitte à la suite d’une visite effectuée dans ce pays en 1971 alors qu’il était député et président de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale française.  C’était prémonitoire et les événements lui ont donné raison. Quatre décennies après, le « rêve chinois » devient réalité. « Un rêve reliant le passé, le présent et le futur de la Chine et possédant une connotation historique »

La chine est un véritable continent à lui seul. Couvrant plus de 9 millions 500.000 km2, elle compte près d’un milliard 400 millions d’habitants, soit le sixième de la population mondiale. Elle n’est pas grande par sa muraille qui s’étend sur environ 6500 kms, mais aussi par son dynamisme et l’amour du travail érigé en une valeur sacrée.  Elle a connu un véritable bond au cours des deux dernières décennies pour devenir la deuxième économie mondiale en termes de PIB, et premier contributeur au PIB mondial avec une part de 17,3% devant  les États-Unis avec 15,8%. Depuis l’avènement de Deng Xiaoping (1978-1992), qui a initié une politique pragmatique pour réformer la Chine en plusieurs phases, le visage de « l’Empire du Milieu » a été complètement transformé. Avec son slogan porteur « enrichissez-vous », celui qu’on appelle « le petit Timonier » par allusion au « grand Timonier », Mao Zedong, a réussi à faire sortir son pays de recroquevillement, engageant des réformes économiques d’inspiration libérale. Bien que la rhétorique communiste soit encore conservée, les chinois ont la liberté de vendre et d'acheter des biens, des services et des capitaux. Dans le même temps, l’économie chinoise s’ouvre vers l’extérieur et en peu de temps, la Chine est devenue le premier exportateur mondial.  Elle est, également,  le pays qui détient les plus grandes réserves en or et devises étrangères très loin devant le Japon, les États-Unis et tous les pays du Golfe. L’Afrique est en passe de devenir, presque  « la propre chasse gardée » de la Chine après avoir été, longtemps, arrimée aux anciens pays colonisateurs, la France et l’Angleterre en premier lieu.  La « Chinafrique » concurrence fortement « la Françafrique ». Mais la place de la Tunisie sur cet échiquier est faible. Elle occupe, au niveau des investissements chinois,  la 41ème place sur les 51 pays africains.

« L’initiative de la Ceinture et de la Route»

Pour rapprocher davantage la Chine de l’Europe et de l’Afrique,  le président chinois Xi Jinping  a réuni, dimanche 14 mai, à Pékin un sommet mondial en présence  29 chefs d'Etat étrangers dont son voisin russe Valdimir Poutine. Cette «nouvelle route de la soie», baptisée «l’initiative de la Ceinture et de la Route», est selon lui, «un projet pour le siècle à venir et qui sera bénéfique pour le monde entier».  Cet ambitieux projet vise  à rapprocher la Chine de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie centrale, à coups de milliards d’investissements, notamment dans les infrastructures et l’énergie. On annonce un montant global de 103 milliards d’euros pour soutenir cette initiative. Pour rassurer ses hôtes, la président chinois a affirmé que  «nous n’avons aucune intention d’interférer dans les affaires internes des autres pays, d’exporter notre propre système social ou notre modèle de développement. Et encore moins d’imposer notre propre volonté sur les autresNous devons forger des partenariats fondés sur le dialogue et l’amitié, plutôt que sur la confrontation et les alliances.» Cette initiative est ouverte à tous les pays là où ils se trouvent. Ils n’ont qu’à faire part de leur intérêt pour y être associés.

C’est que la Chine selon un expert français, Alice Ekman, «cherche à se positionner comme le pilote de la restructuration de la gouvernance mondiale, et comme un exemple de développement économique et de système politique efficace. Elle propose une solution chinoise aux pays en développement et émergents, en opposition directe au modèle de gouvernance promu par les démocraties occidentales.»

Brahim OUESLATI

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