L’Ambassadrice de France: "Ma mission sera de travailler au partenariat rénové de confiance avec la Tunisie"

L’Ambassadrice de France: "Ma mission sera de travailler au partenariat rénové de confiance avec la Tunisie"

Afin de faire connaissance avec les représentants des médias tunisiens, ainsi que les correspondants de la presse internationale accrédités en Tunisie et pour leur présenter ses vœux du Nouvel An, la nouvelle ambassadrice de France en Tunisie Anne Guéguen, finalement pleinement accréditée le 27 décembre, a convié une cinquantaine d’invités à une réception d’échange et d’amitié.

Dans son discours, l’ambassadrice a abordé les profondes relations d’amitié entre la Tunisie et la France déclarant dans ce cadre : « 2024 s’ouvre aussi avec un nouveau gouvernement en France, qui sera engagé dans sa relation avec la Tunisie. Nous allons élaborer et nourrir un agenda bilatéral qui a notamment pour perspective la tenue du Haut Conseil de coopération, le HCC, sous la présidence des deux PM cette année (le précédent remontant à juin 2021). 

2024 sera une année riche pour le rayonnement international de la France : comme le Président de la République l’a rappelé dans ses vœux aux Français, c’est en effet une année de de grands rendez-vous en France avec l’accueil des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris de 2024, le 80ème anniversaire de la libération, et le sommet de la Francophonie à Villers-Cotterêts à l’automne. Le sport et la francophonie sont deux grands sujets fédérateurs, dans lesquels nous avons de nombreuses coopérations avec nos partenaires tunisiens. »

L’ambassadrice a précisé dans ce sens que sa mission sera de travailler au partenariat rénové de confiance avec la Tunisie, indiquant que sa priorité va à la jeunesse, mais aussi aux femmes, qui sont une force agissante remarquable de la Tunisie.

L’ambassadrice a par la suite ajouté que la relation de la France avec un pays partenaire et voisin comme la Tunisie ne doit pas être uniquement centrée sur nos échanges bilatéraux, mais doit permettre d’affronter ensemble les défis et les menaces de l’époque : «  Nous avons des intérêts et des besoins communs, et nous avons beaucoup à gagner à intensifier le dialogue et la coopération pour réussir ensemble la transition écologique et énergétique, pour assurer la sécurité alimentaire et sanitaire de nos pays, mais aussi relever le défi de la transformation numérique et des nouvelles technologies de la communication et nourrir l’innovation. »

 Anne Guéguen a par la suite reconnu que la proximité géographique et humaine sans pareil entre la Tunisie et la France ne veut pas dire que la compréhension est acquise d’emblée ou définitivement, insistant dans ce cadre : «  Nous devons y travailler, c’est une grande part de notre responsabilité de diplomates et de journalistes. Les défis de l’éducation, de la connaissance mutuelle, de l’information à l’heure des réseaux sociaux et de l’IA sont immenses si nous ne voulons pas laisser le champ libre à l’exploitation de l’ignorance et du préjugé. Les risques sont connus. ».

L’ambassadrice a d’un autre coté appelé à renforcer et à renouveler la coopération entre les deux pays amis : « Face à la multipolarité conflictuelle du monde, il faut sortir des jeux à sommes nulles. Le gagnant-gagnant n’est pas un concept chinois. La densité du partenariat de la France avec la Tunisie est exceptionnelle. Ce partenariat se modernise, nous devons veiller à ce qu’il serve la paix, la justice, la liberté, la sécurité et la prospérité pour nos concitoyens. Je crois que nous gagnons tous lorsque nous cherchons sincèrement l’équilibre et la conciliation de nos intérêts – il faut de la realpolitik dans ce sens-là, mais je reste également fondamentalement convaincue de notre solidarité intellectuelle et morale, entre les deux rives de la Méditerranée, et que l’idéal démocratique de dignité, d’égalité et de respect de la personne humaine n’a pas de nationalité et doit nous unir. »

Concernant les sujets sensibles de l’immigration , de la mobilité et de la délivrance des visas qui sont parfois source de malentendu, l’ambassadrice a indiqué qu’en cohérence avec ses partenaires Schengen et l’UE, la France est engagée dans un effort important pour mieux organiser la mobilité professionnelle et étudiante et de manière générale rendre plus fluide la circulation de tous ceux et celles qui sont au cœur des échanges entre les deux rives, notamment dans les domaines économiques, scientifiques, culturels et artistiques.

 Elle a ajouté dans ce cadre que 70% des visas Schengen délivrés en Tunisie le sont par le Consulat général de France à Tunis : « L’année 2023 a été marquée par une série d’améliorations de nos services pour le traitement des demandes de visa. Il y eu l’ouverture d’un centre TLS à SFAX, en novembre dernier, destiné aux demandeurs du sud tunisien ainsi que celle d’un tout nouveau centre TLS à Tunis, en décembre, afin de faciliter et optimiser les démarches de demande de visa Schengen. Autres améliorations réalisées : sur l’année 2023, près de 77% des demandes de visa ont abouti à des réponses positives, les délais d’obtention de rendez-vous pour les visas professionnels et les demandes de renouvellement de visas ont baissé (entre 10 à 15 jours). En outre, les tarifs du prestataire TLS ont été réduits (33 à 28 euros). Ces améliorations résultent de notre volonté d’améliorer nos services et de l’écoute attentive que nous accordons à l’ensemble de nos interlocuteurs, à Tunis comme dans le reste du pays. »

En évoquant l’actualité internationale caractérisée par les conflits, l’ambassadrice a reconnu que nous vivons une époque brutale, « qui interpelle les cœurs et les consciences, que ce soit en Palestine, en Israël, en Ukraine, au Soudan, et dans bien d’autres parties du monde. La réponse ne peut être que dans la solidarité et la fraternité. »

Elle a rappelé que les efforts de la France pour une trêve immédiate devant mener à un cessez-le-feu pérenne sont constants. C’est dans ce sens qu’elle a voté en faveur des résolutions aux Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat : « Il y a des principes cruciaux :  la protection des civils est à la fois un impératif moral et une obligation internationale.

Notre position, vous la connaissez : la solution à deux Etats constitue la seule solution viable pour assurer la paix et la sécurité pour tous, et pour répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens à un Etat indépendant vivant côte à côte avec Israël, dont la sécurité doit être assurée. Et dans ce cadre, nous rappelons la nécessité de soutenir l’Autorité palestinienne, seule représentante légitime du peuple palestinien.

Loin d’observer sans rien faire, la France agit sans relâche pour la paix et la sécurité et pour éviter une extension du conflit qui embraserait la région. »

En somme, on peut dire que la réception a permis à l’ambassadrice et aux nouveaux membres de son cabinet de faire connaissance avec les représentants des médias et de renforcer les liens amicaux qui unissent les différents représentants ainsi que de commencer cette nouvelle année dans un bon esprit de collaboration.

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